La transmission agricole : quels outils pour bien faire?


Le salon Capr'Inov a été l'occasion de revenir sur certains outils aidant à la transmission

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Les intervenants du débat Caprinov

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/11/2021 PAR Anne-Lise Durif

Comment renouveler la génération d’agriculteurs ? C’est la question à laquelle le salon Capr’Inov a voulu répondre dans le cadre d’une journée dédiée à la transmission. Une conférence débat en particulier, avait pour objectif de sensibiliser les exploitants aux dispositifs pour assurer une bonne transmission de leur exploitation. Un sujet d’autant plus crucial que d’ici 2026, un tiers des agriculteurs d’aujourd’hui devraient prendre leur retraite, ce qui représente 160 000 exploitations à transmettre.

« La transmission permet au cédant de laisser son exploitation au repreneur dans les meilleures conditions possibles », observe Dominique Chapolard, agriculteur à la retraite depuis 2020, et secrétaire de l’association d’agriculteurs GAEC et sociétés. Julien Rouger, agriculteur en Charente-Maritime et président de la commission « installation transmission » à la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, l’enjeu va même au-delà des agriculteurs, il est sociétal. De ce renouvèlement dépendront en partie des modèles agricoles qui se développeront dans l’avenir. Il note d’ailleurs une prise de conscience des enjeux de territoire au sein des collectivités, qui désirent de plus en plus s’investir dans la transmission des activités.

Son importance est telle que les chambres d’agriculture ont toutes depuis quelques années, dédiées des postes à l’accompagnement à l’installation et à la transmission. « C’est devenu un véritable métier à part entière », constate Eric Ferré, lui-même spécialisé dans ce domaine, aujourd’hui chef de projet régional réseau des Chambres régionales de Nouvelle-Aquitaine. L’accompagnement à la transmission doit donc se faire aussi bien auprès des enfants d’agriculteurs que des hors cadres familiaux, mais « il faudra aussi aller simplement conforter des exploitations voisines » de celles des porteurs de projet, car « au vu du nombre d’exploitations qu’il va y avoir à transmettre, on sait qu’on n’arrivera pas au taux de 1 pour 1 », analyse Julien Rouger.

Une affaire de relations humaines

Pour Danielle Guilbaud, formatrice spécialisée en agriculture, la transmission, c’est avant tout une histoire de relations humaines : « C’est une rencontre entre quelqu’un qui termine son activité professionnelle et quelqu’un qui démarre la sienne. C’est deux projets qui doivent se rejoindre ». « L’humain est effectivement important », confirme Dominique Chapolard. Il en a lui-même fait l’expérience. Il vient d’un GAEC avec 6 associés, 4 frères et leurs épouses, la relation humaine a donc été au cœur de leur préoccupation. Ils sont passés par le dispositif Arpida.

Cet appel à projet du ministère de l’agriculture piloté en 2020 par les Chambres d’agriculture France a 4 objectifs. Le premier est de maximiser la valorisation des productions des projets et programmes soutenus par le CasDAR, sur des thématiques relevant de l’agroécologie et concourant à la multiperformance des exploitations agricoles. Le deuxième est de développer des partenariats innovants régionaux, et d’y impliquer les agriculteurs, les organismes de conseil et de formation. Le but ultime est de donner une visibilité à l’échelle régionale et nationale aux travaux et résultats des projets lauréats.

Les projets des lauréats de l’Arpida bénéficient d’une subvention maximale de 150.000 € sur 2 ans, pour préparer la transmission. « C’est un projet que l’on présente à plusieurs au niveau national : Tram, chambres d’agriculture, Terre de Liens, GAEC et sociétés, OVNAR… On a fait partie de la trentenaire de lauréats annuels. Ce qui nous a permis pendant deux ans de bosser sur l’accompagnement humain », témoigne Dominique Chapolard, qui se réjouit qu’il y ait désormais un technicien par Chambre dédié à l’accompagnement à la transmission. « Il ne faut pas attendre d’arriver au conflit pour aller chercher de l’aide dans les Chambres d’agriculture » plaide Dominique, « le technicien permet de mettre de l’huile dans les rouages des relations, y compris si la transmission se fait au sein de la famille. C’est un transmetteur ».

Visionner en replay la conférence débat de Capr’Inov sur la transmission ici

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