La Chambre d’agriculture mise sur les réserves collinaires


La dernière session de la Chambre d’agriculture de Haute-Vienne a permis de faire le point sur les reconnaissances des calamités attendues par les exploitants suite à la sécheresse et de débattre sur l'eau et la grippe aviaire.

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L'eau a été au centre des débats de la dernière session de la Chambre d'agriculture.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/11/2022 PAR Corinne Merigaud

Sécheresse, grippe aviaire, flambée de l’énergie, les difficultés s’accumulent pour les agriculteurs haut-viennois. Ces thèmes ont été abordés lors de la session suivie, pour la première fois, par la députée Nupes Manon Meunier, mais aussi la préfète. « L’ambiance était bonne, apaisée et constructive relate Bertrand Venteau, le président de la Chambre d’agriculture, je lui ai dit que nous ne serions pas souvent d’accord, mais que nous la recevrons toujours avec plaisir.»

Concernant les calamités, les arboriculteurs touchés par des gelées tardives pourront tabler sur environ 5 000 €/ha, « ce n’est pas la panacée mais c’est déjà ça » lance-t-il. Pour le dispositif grêle, 120 000 euros seront alloués à une cinquantaine d’exploitations. Pour l’exonération du foncier, validée après des épisodes gel, grêle et aléas climatiques, 4,4 millions sont accordés. Il reste une « incertitude » sur les calamités. « La profession a validé la reconnaissance complète du département, pas par zonages, avec un déficit de fourrages de plus de 60 %. » Le résultat est attendu le 18 janvier en espérant une « reconnaissance totale, ce qui donnerait en moyenne 3 000 € par exploitation.»

D’autres dispositifs ont été déployés comme le dispositif PEC alimentation (prise en charge) avec 1000 demandes enregistrées. « Sur les 3 000 éleveurs, cela veut dire que plus d’un tiers va mal » en déduit-il. L’autre PEC résilience, avec remise sur les charges sociales salariés et non salariés, sera activée en janvier.

Objectif : une centaine de réserves collinaires

La question de l’eau a été, une nouvelle fois, centrale à l’heure où les bassines cristallisent les tensions. En Haute-Vienne, les réserves collinaires* apparaissent comme la bonne alternative selon l’élu. « Il se dégage un consensus professionnel à stocker l’eau chez nous sur le modèle des réserves collinaires. C’est le moyen de protection et de sécurité des systèmes de maraîchage, d’autonomie en élevage voire de production céréalière, pour se protéger du gel et assurer des rendements.»

L’assurance récolte qui se met en place ne l’enthousiasme pas. « Cette assurance nous paraît être assez floue, assez chère et pas forcément adaptée à notre zone à faible potentiel agronomique. Comme elle est dimensionnée aujourd’hui, ce n’est pas le bon dispositif chez nous. La meilleure assurance, c’est de faire des réserves.»

Pour Bertrand Venteau « La meilleure assurance, c’est de faire des réserves collinaires.»

A ce jour, trente-trois réserves collinaires sont en usage et une vingtaine en projet. La Chambre finance « un montant significatif pour les études de faisabilité, fixé en début de mandature, pour objectif une centaine de réserves.» L’association « Irrigants 87 » a été créée cet été et regroupe une douzaine de maraîchers, d’arboriculteurs et d’éleveurs.

Face à la grippe aviaire, la claustration n’est pas la solution. On n’encourage pas les éleveurs à claustrer

Le débat sur les bassines semble donc enterré. « Il n’est pas question de faire des bassines, on n’a pas de nappe phréatique et quasiment personne ne pompe en rivière pour l’alimenter. Et on n’a pas la culture de l’irrigation collective mutualisée. » La flambée du GNR et des engrais provoque aussi « de grands inquiétudes » déclenchant une nouvelle demande « de bouclier tarifaire par l’ensemble des syndicats.»

Le vrai débat aura porté sur la grippe aviaire et la claustration. « A la Chambre, à la Confédération Paysanne et à la Coordination Rurale, on dit que ce n’est pas la solution, on n’encouragera pas les éleveurs à claustrer, annonce-t-il. Elle n’a pas fait ses preuves l’an dernier et a mis à genou tous les élevages de plein air, circuits extrêmement courts, poulets label et canards prêts à gaver. »


*ouvrages de stockage de l’eau remplis par les eaux de surface de ruissellement

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