La belle histoire de La Bonneterie du Périgord, miraculée


Il y a un an et demi, La Bonneterie du Périgord 1948 était reprise par quatre amis d'enfance. Cette entreprise au lent déclin, mais historique dans ce secteur rural, a été sauvée de la disparition pour maintenir emplois et savoir-faire sur place.

Jean-Christophe Boccon-Gibod, à gauche, et Marc Le Fer, à droite, deux des quatre repreneurs de La Bonneterie du Périgord 1948, posent au milieu du grand espace dédié aux 48 machines à tricoter circulaires. Des machines mécaniques datant pour certaines des années 1960.Sylvain Desgroppes | Aqui

Jean-Christophe Boccon-Gibod, à gauche, et Marc Le Fer, à droite, deux des quatre repreneurs de La Bonneterie du Périgord 1948, au milieu des machines à tricoter circulaires.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 25/10/2023 PAR Sylvain Desgroppes

Tout peut aller si vite. C’est ce que doivent se dire les employés de La Bonneterie du Périgord 1948, cette entreprise de l’artisanat textile de La Tour-Blanche-Cercles. D’une quasi-liquidation à une exposition de ses produits à l’Élysée, quelques mois plus tard, du chemin aura été parcouru par l’entreprise, grâce à sa reprise par quatre amis d’enfance, touchés par son histoire.

Une histoire qui remonte à 1948, d’où le nom, lorsque la famille Deltour, venue du nord de la France, installe une activité textile dans une ancienne minoterie, à Saint-Antoine-Cumont (24). Après plusieurs rachats, et quelques liquidations, l’entreprise qui a compté jusqu’à 250 salariés, a déménagé sur son site actuel, à La Tour-Blanche-Cercles, en 2017. Sans jamais se refaire une santé.

« L’entreprise a été mise en liquidation en décembre 2021. Nous étions quatre amis à se dire depuis longtemps que l’on souhaitait un jour investir localement », commence Jean-Christophe Boccon-Gibod. C’est chose faite avec la reprise officielle en mai 2022 de l’entreprise, permettant de sauvegarder des savoir-faire précieux et de maintenir de l’emploi local.

Alvéric Gélisse, le bonnetier de l’entreprise depuis 23 ans. Il a participé à l’aventure du déménagement en 2017, démontant puis remontant les machines à tricoter circulaires qu’il utilise tous les jours.

À la reprise, six des douze salariés avaient été conservés. Aujourd’hui, les effectifs sont remontés à neuf salariés. Les couturières ont une longue expérience de cette entreprise, comme Alvéric Gélisse, le bonnetier. Tous ont connu plusieurs fermetures, pensant ne plus jamais travailler pour l’entreprise. Le bonnetier conduit les machines depuis 23 ans maintenant.

Une belle dynamique

« Il faut être passionné par la mécanique de précision, et savoir s’adapter. On travaille du coton, un produit vivant, qui n’est jamais le même », évoque celui qui est au démarrage de la production. Tension du fil, débit, tension de la machine, le travail est précis pour manipuler les 48 métiers à tisser circulaires, différents selon la taille du produit, son point de tricot…

L’espace dédié à la couture et à la confection des pièces est occupé en journée par six couturières, qui disposent de 35 machines.

Après le tricotage vient la seule tâche externalisée, le passage chez l’ennoblisseur (lavage et coloration de la matière). Stylisme, découpe, confection, assemblage, emballage, tout le reste se fait sur place. Avec un credo clair : « Notre démarche est écoresponsable, du label de l’ennoblisseur au coton utilisé et au recyclage », rappelle Jean-Christophe Boccon-Gibod.

La Bonneterie du Périgord 1948 travaille pour de nombreuses marques valorisant le savoir-faire français, pour Adidas ou Oxbow à plus grande échelle, à l’export (Chine, Corée, Japon), et a développé sa marque, L’Authentique 1948, avec sa styliste Miyabi Nakamoto. Une boutique est ouverte sur place, 323 route de la gare, à La Tour-Blanche-Cercles, de 8h30 à 16h15, en semaine, ou via internet.

Lauréate du programme « Fabriqué en France », l’entreprise a exposé en juillet au palais de l’Elysée son débardeur en côte Richelieu.

Enfin, La Bonneterie du Périgord 1948 a été lauréate du programme national « Fabriqué en France », et a représenté à ce titre le département lors d’une exposition en juillet au palais de l’Élysée. Ce programme met en avant la défense des savoir-faire français. « On a pu exposer un produit emblématique de notre collection, le débardeur en côte Richelieu », termine Jean-Christophe Boccon-Gibod.

Des repreneurs aux horizons variés

La reprise de La Bonneterie du Périgord 1948 est la concrétisation d’un projet mené par quatre amis d’enfance, ayant passé toutes leurs vacances scolaires dans les villages environnants. Jean-Christophe Boccon-Gibod, sorti de l’ENA en 2004 dans la même promotion qu’Emmanuel Macron, est à la tête de plusieurs sociétés dans la finance. Christophe Dessalles est directeur général de Double D, société détentrice d’une licence monde Adidas dans les sports de combat. Étienne Desviel est éducateur sportif et maître nageur sauveteur pour la communauté de communes du Pays Ribéracois et gérant d’une entreprise de lavage de véhicules. Marc Le Fer est responsable du service de police municipal de Ribérac.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
1 Commentaire

Un commentaire

  • Rey Alain, le 27/10/2023 à 10h05

    Soutien total à cette équipe et longue vie à votre  » aventure  » industrielle.
    Pour info j’ai travaillé pour la Société de tricotage Bel Maille à Roanne, et la création de nouveaux produits doit être le fil conducteur, ainsi que la fabrication rapide de petites séries. Si cette entreprise très performante et très rentable à disparu c’est suite au départ des deux dirigeant(e)s et à une reprise par une personne étrangère à cette profession.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! La Tour-Blanche-Cercles / Dordogne
À lire ! ÉCONOMIE > Nos derniers articles