En première instance, José Bové avait été condamné en octobre dernier à 200 jours-amendes à 60 euros. Les autres « faucheurs » s’étaient vus infliger une peine de trois mois de prison avec surcis. Le propriétaire de l’exploitation quant à lui, il avait écopé de 160 jours-amendes pour violence avec arme. Selon José Bové, ce procès ne devrait pas avoir lieu. Mardi soir, il a déploré au cours d’une réunion publique un procès « complètement décalé par rapport à la réalité », la France ayant imposé depuis un moratoire sur la culture de cette semence de maïs MON 810 développé par l’entreprise américaine Monsanto.
Le procès de « gens qui ont eu raison trop tôt »
Le député européen d’Europe-Ecologie a expliqué que « les faits sont antérieurs au moratoire » décrété début février 2008 par le gouvernement sur la culture du maïs OGM, soulignant « c’est un procès qui est fait à des gens qui ont eu raison trop tôt ». De leur côté, les Verts et les députés d’Europe-Ecologie ont demandé la relaxe des 12 faucheurs volontaires et de José Bové. « Nous avons évité une pollution génétique irréversible de notre environnement et la soumission économique des agriculteurs aux oligopoles semenciers. Au lieu de dire merci aux faucheurs volontaires, on leur fait un procès », déplore dans un communiqué Djamila Sonzogni, porte-parole Verts, qui appelle le tribunal à « faire preuve de discernement et à relaxer les prévenus ».
Dénoncer les risques environnementaux
« La France doit se battre contre le renouvellement de l’autorisation de culture sur le territoire européen du maïs Mon 810 – seul OGM permis pour le moment dans l’Union européenne – qui doit prochainement être décidé par le Conseil des gouvernements », poursuit-elle, soulignant que « le travail des lanceurs d’alerte n’est hélas pas terminé ». Dans un autre communiqué, les députés d’Europe-Ecologie affirment que « le but de l’action était de dénoncer les risques environnementaux et sanitaires que font courir la culture en plein champs d’OGM » et « de sensibiliser la population sur le danger que représentent les brevets sur le vivant » et la « mainmise sur l’alimentation du monde » des multinationales comme Monsanto. Le procès doit s’achever jeudi. Le verdict est très attendu.
Nicolas César