Interview : Université Hommes-Entreprises ou comment retrouver la confiance?


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Interview : Université Hommes-Entreprises ou comment retrouver la confiance?

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/06/2009 PAR Joël AUBERT

@qui! : Pourquoi avoir choisi ce thème de la confiancepour votre 15°Université « Hommes- Entreprises » ?
Christophe de La Chaise : La crise que nous vivons est autant une crise économique qu’une crise des valeurs. N’est-ce pas la recherche de la croissance à tout prix, quitte à faire quelques entorses aux règles de mécanismes financiers, qui nous a conduit à cette crise mondiale ?
L’Université Hommes-Entreprises s’attache, depuis des années, à remettre l’Homme au cœur de l’entreprise : hors, les 20 dernières années ont montré que c’était plutôt l’Homme qui était au service de la finance… Cela conduit inévitablement à des dérèglements et à une perte de confiance : dans le capitalisme, qui a conduit à de tels excès et dans les hommes qui le pilotent.
Hors, une société qui avance ne peut le faire qu’avec une confiance partagée…
Au niveau de l’entreprise et des collectivités, la confiance est indispensable : une étude d’un grand cabinet international *réalisée au cours de l’année 2008 a même pu mesurer que la productivité d’une équipe augmente de plus de 10 points lorsqu’elle a confiance dans son manager…
Au même titre que la responsabilité ou l’engagement, les thèmes de nos dernières éditions, la confiance fait donc partie de ces valeurs non quantifiées au compte de résultat et qui ont pourtant un rôle de premier plan dans la bonne marche de toute organisation.

@! : Le choix de conférenciers tels Philippe Dessertine ou Geneviève Férone indique clairement que vous souhaitez que cette université soit l’occasion d’une analyse radicale des causes de la crise actuelle du système économique ?
C. dLC. : Philippe Dessertine a été un des seuls économistes à alerter l’opinion sur les dangers de la relance par l’immobilier aux Etats-Unis ; il citait déjà en 2004 dans « Libération » : « l’immobilier américain est la traînée de poudre menant au stock de dynamite sur lequel est assis le système économique international ».
Nous avons fait appel à lui car il a vécu de près, aux Etats-Unis, les véritables séismes des faillites américaines, fin 2008 et il décortique avec beaucoup de clarté et de pédagogie les réactions des politiques américains et de leurs homologues étrangers à ce moment crucial de l’histoire du capitalisme moderne.
Nous voulons également montrer que l’on peut reconstruire un système économique plus juste, plus équitable, en conjuguant nos intérêts avec nos objectifs de développement durable.
C’est la thèse que nous propose Geneviève Ferone qu vient de publier : « 2030, le krach écologique ».

@! : Et la démocratie dans tout cela ? Pour que la confiance revienne faut-il encore que les gouvernants montrent l’exemple…
C. dLC. : Vous avez raison, l’exemple de nos politiques est très important.
J’ai pour ma part cinq enfants et j’ai du mal à comprendre pourquoi les politiques ont laissé filer le déficit de notre pays pendant plus de 20 ans, retirant quasiment toute marge de manœuvrelorsque survient une grave crise économique.
En même temps, nous avons ici, en Aquitaine et à Bordeaux, des Politiques qui ont lancé un vrai programme de développement économique en cohérence avec le développement durable : l’extension du TGV et du tramway, le choix du ferroutage, l’éco-habitation, etc…
Il faut donc savoir les encourager dans cette voie et aussi croire, à titre individuel, que nous pouvons faire évoluer notre société.
Nicolas Hulot l’avait très bien compris lorsqu’il a lancé une pétition sur internet un an avant les dernières présidentielles sur la prise en compte du développement responsable, recueillant près de 800 000 signatures, pesant ainsi sur les grands partis politiques.
Cela nous montre que l’exemple peut venir également de chacun d’entre nous.

Ainsi, à ces messages forts de l’Université Hommes-Entreprises 2009 : « retrouver la confiance », « rien n’est jamais perdu », « il est possible de réconcilier l’homme et l’économie », nous associerons des témoignages de personnes ayant eu un parcours exceptionnel, qui ont su faire confiance .
Nous aurons ainsi les témoignages deTim Guénard, ancien chef de bande à 14 ans, qui changera sa vie grâce à des rencontres avec des femmes et des hommes « de bonne volonté » ; d’Henry Quinson, ancien trader qui est aujourd’hui moine enseignant dans les quartiers nord de Marseille, ou encore d’une personnalité qui s’est donnée les moyens de vivre de sa passion : la grande alpiniste Catherine Destivelle…

Propos recueillis par Joël Aubert

* le cabinet Hewitt

www.universitehommes-entreprises.fr
www. ceca.asso.fr

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