Grippe aviaire : la vaccination est enfin lancée


C’était un moment attendu. Ce lundi 2 octobre, la campagne de vaccination contre l’influenza aviaire est officiellement lancée. Pour l’occasion le ministre, Marc Fesneau s’est rendu sur l’exploitation landaise d’Eric Dumas, président du CIFOG.

Le ministre Marc Fesneau regarde la vaccination des canetonsMinistère de l'agriculture

Le 2 octobre dernier, le ministre de l'agriculture Marc Fesneau, assiste à la première vaccination de canetons chez le président du Cifog, le Landais Eric Dumas.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 02/10/2023 PAR Solène MÉRIC

A Horsarrieu 3000 canetons reçoivent leur première dose. C’est une première mondiale. Mais plus que le caractère inédit de l’évènement, c’est avant tout la célébration d’un « soulagement » qui a amené Marc Fesneau, ministre de l’agriculture ce lundi matin sur l’exploitation d’Eric Dumas qui préside l’interprofession des canards à foie gras. À ses côtés notamment, Xavier Fortinon, président du département des Landes, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine et de nombreux acteurs du monde agricole. Une matinée aussi « de merci et de bravos », selon l’expression du Ministre pour avoir gagné la course contre la montre d’une vaccination au 1er octobre, en début de saison, pour cette maladie qui commence à frapper généralement aux alentours du mois de novembre.

Vaccin et surveillance

Les canetons d’Eric Dumas sont ainsi parmi les premiers sur les 64 millions de canards qui seront concernés cette année, à recevoir la première dose du vaccin au niveau national. Celle-ci sera doublée d’une seconde dose au bout de 18 jours. Un plan vaccinal qui comprend également un plan de surveillance « très étroit » mené par les éleveurs, assistés des vétérinaires, pour s’assurer de l’absence de contamination malgré la vaccination. « Ce tracé est très important car il sécurise pour l’exportation et permet de montrer que l’on maîtrise ce que l’on fait. Pour nous l’aboutissement de ce processus sera d’arriver à combiner la vaccination et l’export », souligne Eric Dumas.

Dès les premières vagues épidémiques, il y a huit ans, l’export au-delà de la faisabilité technique de création d’un vaccin vétérinaire avait été largement mis en avant pour nourrir les hésitations à passer le pas vaccinal. C’est désormais à l’unisson que chacun salue la mise en œuvre de ce nouveau dispositif de protection sanitaire.

Le vaccin doit protéger nos élevages mais il ne doit pas les empêcher d’exporter

Par ailleurs souligne le ministre, « nous avons fait un long chemin en matière de diplomatie sanitaire pour convaincre nos partenaires à l’export. Le vaccin doit protéger nos élevages mais il ne doit pas les empêcher de réaliser une partie importante de leur productivité, c’est à dire la capacité à exporter. Dans la plupart des pays on a trouvé les moyens de faire en sorte que ce ne soit pas une barrière ». Une exception de poids encore : le Japon dont les portes restent fermées aux produits issus des palmipèdes français. Le ministre l’assure, « nous sommes encore en discussion avec eux ». Un chiffre sur l’export « qui n’est pas neutre et représente 10 % du chiffre d’affaire pour notre filière à foie gras», précise Eric Dumas.

Financer le vaccin de manière crédible et équilibrée

Au total, le dispositif vaccinal a un coût estimé à environ 96 millions d’euros, comprenant l’achat des vaccins, mais aussi la part administrative ou encore de surveillance. Sur cette première année, 85 % du montant sera financé par l’État et les 15 % restant seront pris en charge par les professionnels de la filière. « Les éleveurs, assurent le ministre, n’ont rien à avancer en première intention. Ils rembourseront sur la deuxième vaccination, l’an prochain. C’est une bonne nouvelle pour eux, on ne les a pas mis à la pression. » Pour autant si l’urgence de la situation, et la volonté à mettre en œuvre un vaccin au plus vite a aussi justifié ce choix de l’État de prendre à sa charge presque entièrement le dispositif cette année, le ministre compte bien imaginer « une sortie en sifflet de l’Etat » rappelant que depuis plusieurs années déjà il assure également les indemnisations de l’amont à l’aval. « Ça représente plusieurs centaines de millions d’euros, pour ne pas dire plus, il faut arriver à en sortir. Mais on ne peut pas dire que l’Etat n’a pas été au rendez-vous» .

Le lancement de la vaccination contre la grippe aviaire. Derrière le mnistre de l’agriculture Marc Fesneau et l’ensemble des acteurs professionnels et politiques présents, les cartons contenant les doses pour la vaccination des palmipèdes en prévention de la grippe aviaire.


Envisageant la vaccination sur plusieurs années comme nécessaire « si on veut significativement baisser la pression sanitaire », le ministre précise qu’en termes de financement du dispositif, « il faudra trouver un modèle économique crédible et équilibrée ». Une réflexion à mener dès aujourd’hui avec les acteurs économique la filière et les collectivités locales qui par la voix de Xavier Fortinon dans les Landes et Alain Rousset pour la Région se sont d’ores et déjà dits prêts à venir en soutien de la filière pour le financement de ces vaccinations.

Quand on vaccine, on protège aussi beaucoup les autres

Rappelant au côté d’Eric Dumas que « la vaccination est l’affaire de tous », les pistes de financement son largement ouverte par Marc Fesneau. « Quand on vaccine, on protège aussi beaucoup les autres, et au fond les autres doivent quelque chose à celui qui a fait cet effort là. Quand on protège sur la grippe aviaire, on protège les animaux qu’on vaccine, le voisin et la santé de tout le monde, c’est ce qu’on appelle « One health », une seule santé. La santé animale, c’est la santé humaine, donc nous avons besoin d’un équilibre économique quoi soit aussi pensé comme ça au niveau national, comme au niveau européen », a-t-il ainsi avancé.

Un nouvel appel d’offre va s’ouvrir à l’automne à destination des laboratoires vétérinaires. CEVA Santé Animale, le local de l’étape, installé à Libourne et débouté lors du premier appel d’offre remporté par un laboratoire allemand, pourra de nouveau candidater, a précisé le Ministre. « On préfère une entreprise française, mais nous sommes tenus par les règles du marché public : on prend le mieux disant ».

Dans le Sud Ouest une soixantaine de personnes sont en charge de la vaccination dans les élevages.

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