Grippe aviaire : bis repetita pour des éleveurs landais inquiets


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Grippe aviaire : bis repetita pour des éleveurs landais inquiets

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/01/2017 PAR Julie Ducourau

Comme un exécutoire. Jeudi après-midi, dans une salle des fêtes bondée par plus de 500 personnes au cœur du petit village landais tout proche du Gers (d’où est parti le nouveau virus aviaire), les questions ont fusé pendant plus de trois heures. Détails des zones de protection et de surveillance pour l’abattage préventif, doutes sur l’éventuel retard pris pour ces nouvelles mesures alors que le virus a pu se propager depuis fin novembre, questions de calendrier pour savoir quand reprendra la production, indemnisations à venir…
Défendre l’élevage de plein air« Le coup est très dur, la stratégie sévère mais modulée, il faut rester mobilisés dans le respect des mesures de biosécurité », a souligné le préfet des Landes, Frédéric Périssat, assurant l’assistance des futures prises en charge et indemnisations par l’Etat quand les producteurs se plaignent de n’avoir pas encore touché la totalité des aides de l’épisode 2016. Alors que le vide sanitaire partiel dans cette zone située autour d’Aire-sur-Adour est aussi censé permettre de protéger la voisine Chalosse dont l’activité économique dépend du canard, « l’enjeu, c’est la stabilisation des foyers et notre capacité à mettre en place des mesures correctrices par rapport aux mouvements d’animaux et au repeuplement », a résumé à la tribune, Christophe Barrailh, président de la FDSEA et du Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras).
A la sortie de ce débat plutôt courtois malgré la situation, le pessimisme et l’inquiétude des producteurs sont palpables. En dépit du froid, beaucoup sont restés là de longues minutes à discuter entre eux. « C’est bis repetita, c’est catastrophique, on ne sait pas où on va », dit l’un d’eux, ayant déjà subi le vide sanitaire l’an passé et craignant encore de nouveaux foyers. Un autre : « on a de gros doutes sur un redémarrage de production dans les deux mois, je pense que les autorités s’attendent à pire encore. Quant à nos indemnisations… ».
Quoi qu’il en soit, lance un optimiste, « il faudra s’adapter pour continuer à défendre bec et ongles notre élevage de qualité en plein air ». A 23 ans, à peine entré dans la filière comme gaveur de canards au côté de son père éleveur à Miramont-Sensacq, Jordan Mounet envisage, lui, de se lancer dans la claustration de poulets et de cailles pour se sécuriser un revenu et éviter « d’être à la merci des oiseaux migrateurs ». Après avoir perdu un tiers de son chiffre d’affaires l’an passé déjà à cause de la crise aviaire, ses milliers de canards, même sains, vont être euthanasiés dans les jours prochains. Un « crève-coeur ».


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