Ca s’en va et ça revient. L’an dernier, c’était les opposants à la LGV qui criaient victoire : le GPSO ne faisait alors pas partie des dossiers retenus dans le cadre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE). Mais cet appel à projet qui finance les projets d’infrastructure de mobilité en Europe est annuel.
Cette année, dans un contexte de toujours forte concurrence entre projets à l’échelle européenne, la LGV GPSO fait partie des heureux élus. La nouvelle est officiellement tombée ce 22 juin : 32,5 M€ de ces financements iront aux études de la ligne nouvelle Bordeaux, Toulouse et Dax et 27,2 M€ à la première étape des travaux des Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux qui devraient démarrer selon le calendrier de SNCF Réseau dès cette fin d’année. Soit 57,7 M€ au total. Un bon début.
Ce projet est pleinement reconnu dans les priorités de l’Europe
Si le montant en question n’atteint pas les promesses souvent entendues d’une participation européenne à hauteur de 20 % du projet (pour l’heure estimé à 14 Mds d’euros) c’est bien justement parce que l’appel à projet est annuel. La Société du Grand Projet du Sud-Ouest (SGPSO) aura chaque année, ou à chaque étape de l’avancée du projet, à monter un dossier auprès de la Commission européenne et de son panier du MIE comme l’expliquait à la presse Guy Kaufmann, directeur général, président du directoire de la société GPSO lors de sa venue à Mont-de-Marsan en début d’année. C’est à la fin du projet qu’on comptera les points en quelque sorte.
Toujours est-il que ce « oui » de l’Europe reste fort en symbole, comme le relève notamment Carole Delga, présidente de la société GPSO et de la Région Occitanie : « Désormais, ce projet est pleinement reconnu dans les priorités de l’Europe en matière de développement d’infrastructures sobres, résiliantes et performantes. Cette annonce constitue une nouvelle étape déterminante », estime-t-telle. « Ravi » aussi de la nouvelle, Alain Rousset rappelle que « pour ma part, j’ai toujours été confiant sur le soutien européen à ce projet, par nature européen puisqu’il permet de connecter le réseau de la péninsule ibérique au reste du Vieux continent ».
Désenclaver le Sud-Ouest de la France
La confirmation du financement d’études d’un projet englobant la ligne vers Dax donne nécessairement le sourire aussi à Xavier Fortinon, le président du conseil départemental des Landes. Il applaudit les financements à cette infrastructure qui « permettra de désenclaver le Sud-Ouest de la France, mais également, en libérant des sillons, de mettre sur les rails une partie des camions qui tous les jours circulent sur les routes landaises, traversent nos villages et libèrent des tonnes de CO2 ». Une satisfaction qui pour autant ne cache pas une certaine impatience vis à vis de l’État. Il partage au côté de son homologue de la Haute-Garonne , Sébastien Vincini, une attente « d’un même signal de confiance de la part de l’Etat, pour sécuriser le plan de financement et le calendrier de ce projet attendu depuis plus de 30 ans».
Des financements européens qui ne sont en réalité pas les premiers du genre sur le GPSO puisqu’ « ils s’ajoutent à ceux obtenus lors des appels à projet précédents, soit 11,1 M€ pour les Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT), 9 M€ pour les AFSB et 19,1 M€ pour la ligne nouvelle, portant ainsi le total à près de 100 M€ », précise la société GPSO dans un communiqué.