Frédérique Vidal à Pau : Entre compassion et annonces pour le monde universitaire


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Frédérique Vidal à Pau : Entre compassion et annonces pour le monde universitaire

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 09/10/2020 PAR Solène MÉRIC

A l’occasion de sa visite sur le Campus de Pau, et plus précisément sur le site de l’IPREM (Institut des Sciences Analytiques et de Physico-Chimie pour l’Environnement et les Matériaux ),suivi par une réunion en viso conférence avec les président et directeur des Université et des CROUS de Nouvelle-Aquitaine, la Ministre Frédérique Vidal a, à plusieurs reprises, à la fois souligné « la capacité d’adaptation, l’engagemetn et la bienveillance des équipes envers les étudiants » ainsi que, à l’adresse des étudiants « leur immense capacité d’engagement envers les établissements et, dans leur immense majorité, leur sens de la responsabilité dans la lutte contre la propagation du virus, contrairement à ce que l’on peut entendre dans certains média ».
Des étudiants qui ont pu l’interpeller lors de sa visite sur plusieurs difficultés rencontrées en lien avec la crise Covid. D’abord, les formations en mode hybride, alliant présentiel et distanciel, suscitent des inquiétudes à la fois sur la qualité des apprentissages, et plus encore quand il s’agit de formations axées sur la pratique en laboratoire, mais sont aussi révélatrices de fractures numériques dans la population estudiantine. Autre source d’inquiétude liée à la crise du Covid : la quasi impossibilité de réaliser des stages indispensables à l’obtention de certains diplômes. Enfin, autre danger également fortement mis en avant par les directeurs des Crous de Nouvelle-Aquitaine : une précarisation en marche de nombreux étudiants.

Accélération de la précarisation des étudiants
«Il y a une accélération des demandes auprès des services sociaux depuis 15 jours, car l’absence de job et de travaux saisonniers commence à se faire sentir. C’est une précarisation qui s’accélère dans les semaines à venir », avertit le Directeur général du Crous de Limoges, quand la Directrice général du site de Poitiers alerte que pour sa part « depuis la rentrée, le nombre d’appel auprès du service social a été multiplié par 10, avec pour conséquence un agenda plein. Désormais nous donnons des rendez-vous pour début novembre, les délais d’attente ont été multiplié par 2 ou 3 ». Un constat aussi partagé à Bordeaux, où le Directeur, appelle lui aussi à rester attentif et prudent sur ce point.
Sur ce dernier sujet, la Ministre qui partage volontiers le constat, annonce que le Ministère est « en train de travailler à simplifier de façon drastique le recours aux emplois étudiants, d’un point de vue réglementaire et administratif. Ca permet aux étudiants de reconnaître leur engagement mais aussi de le faire de manière sonnante et trébuchante ». Des jobs de tuteurs ou accompagnateurs d’étudiants handicapé ou bien encore en relais-santé, bien utile ces temps ci en termes de prévention

21 et 35 millions d’euros consacrés à l’hybridation des formations
Sur les inquiétudes des étudiants la Ministre répond point par point. « En tirant de l’expérience du confinement, la première conclusion pour cette rentrée a été qu’il fallait impérativement revenir à du présentiel parce qu’évidement l’interaction humaine est essentielle y compris dans les mécanismes d’apprentissage. Néanmoins pour garantir ce présentiel il est nécessaire qu’une partie des enseignements se fasse à distance selon les organisations choisies par les Universités. Un travail dans la dentelle qui est fait au niveau des établissements ». Côté chiffres, elle rappelle les engagements de l’Etat : « il y a eu 21 millions d’euros cet été pour préparer la rentrée, et 35 millions d’euros qui seront consacré dans le cadre du plan de relance pour poursuivre cette action sur l’hybridation des formations. »
Un sujet de l’hybridation des cours sur lequel s’est particulièrement investi l’UPPA, coordonatrice au côté de 11 autres université du projet Hype 13, lauréat d’un appel à projet sur l’hybridation des enseignements. La ministre commente d’ailleurs « Hype 13 a été le plus beau projet récompensé par le jury et celui qui a été le plus financé (3 M€, ndlr) ».

La ministre Frédérique Vidal en visite dans les laboratoires de recherche de l'Université de Pau


« La chance d’être dans une région attentive à son enseignement supérieur »
En lien avec cette question de l’hybridation, celle la fracture numérique subie par de nombreux étudiants et révélée par la crise, a également été soulevé par les présidents et vice présidents des Université de Nouvelle-Aquitaine, lors de leur réunion en visio. Un constat teinté de regret qui est aussi fait par la Ministre, soulignant : « C’est un problème majeur à prendre en considération… Mais vous avez la chance d’être dans une région particulièrement attentive à son enseignement supérieur et à sa recherche ». Un soutien en effet unanimement souligné par l’ensemble des responsables d’Université et concrétisé notamment par le prêt d’ordinateurs aux étudiants non équipés. Alain Rousset appréciera.

Enfin, en lien avec les questions estudiantines Frédérique Vidal, veut aussi rassurer quant à la réalisation des stages. « Nous sommes en train d’essayer d’amortir au maximum l’impact de la crise sanitaire que nous vivons à la fois sur les jeunes qui viennent d’être diplômés et qui rentrent sur le monde du travail mais aussi sur ceux qui sont encore en études avec des mesures très concrètes »
Et de citer, dans le cadre du Plan Jeune interministériel, « l’accompagnement des entreprises pour qu’elles embauchent de jeunes diplômés, qu’elles continuent à mettre en place des contrats d’apprentissage et d’alternance. Mais aussi des dispositions qui permettent aux étudiants d’étaler leur durée de stage, ou de reporter parfois leur stage lorsqu’ils sont obligatoires pour leur diplomation ». Sans oublier, « le travail fait sur le terrain par les établissements pour identifier des lieux de stage et pouvoir donner des points de contact aux étudiants »

Recherche: 300 millions d’euros pour le partenariat public-privé
Mais au-delà du sort des étudiants, et de la qualité des enseignements, la crise inquiète aussi dans les rangs des chercheurs, et notamment ce jeudi des chercheurs de l’IPREM, dont les projets de recherche et plateformes sont partagés avec le monde de l’entreprise.
« On sait que dans des périodes de crises économiques, c’est souvent les branches de recherche et développement qui sont sacrifiées par les entreprises, qui préfèrent se reconcentrer sur leur cœur de métier. Dans le cadre du plan de relance, 300 millions d’euros, seront consacrés à consolider et maintenir ces liens dans le cadre des partenariats public privé, avec la prise en charge possible par l’Etat de 80% du salaire des ingénieurs ou des chercheurs payés par les entreprises privées, lorsque ces ingénieurs et ces chercheurs participent, dans le cadre de laboratoires communs, ou de plate-formes communes comme ici, au lien entre les connaissances produites par le recherche académique et les marchés de l’économie de notre pays. C’est aussi une façon de faire en sorte que nous puissions enjamber cette période de crise et continuer par l’innovation à préparer notre pays pour demain ».

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