Economie landaise: pour ou contre valoriser le « Made in Landes »?


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Economie landaise: pour ou contre valoriser le "Made in Landes"?

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 25/11/2013 PAR Solène MÉRIC

Les sondages le disent, plus de 75% des consommateurs sont prêts à payer plus chers un produit «made in France». Qu’en est-il alors d’un produit «Made in Landes»? Une interrogation posée à trois entrepreneurs landais qui pratiquent d’ores et déjà ce type de valorisation.
Pour Quitterie Delfour, dirigeante de la société Artiga, spécialiste du linge de maison et accessoires en tissus basques, c’est clairement pour répondre à l’attente nouvelles des consommateurs qu’elle est entrée dans une démarche de valorisation de l’origine de ses produits, jusqu’à baptiser ses collections «Made in chez nous». «Aujourd’hui les clients soulèvent l’étiquette pour vérifier la provenance des tissus». Convaincue du choix stratégique de mettre en valeur cette provenance, Artiga a été l’une des 2 premières entreprises landaises à avoir obtenu le label «Origine France Garantie» dès février 2012, et cela malgré «le haut niveau d’exigence et le coût de l’audit». Ce choix c’est, selon elle, «une manière d’être plus encore reconnu par le client final, et c’est en cohérence avec notre discours». Autres avantages que la chef d’entreprise reconnaît volontiers: «avec ce label, je me démarque de mes concurrents et cela permet de justifier mes prix».

Tenter la fabrication en AsieFrançois Mendez, est lui aussi un partisan de la fabrication locale, mais aussi de la nécessaire communication à mettre en œuvre sur ce plan. L’entrepreneur de Narosse, gérant de TSMP, l’assure, «c’est parce que je fabrique en France et que je le fais valoir, que j’ai réussi à conquérir un référencement national sur 3 ans dans une grande enseigne», un pari difficile dans le monde particulièrement concurrentiel de la fabrication de plancha. Une fabrication françaises non seulement selon lui plus facile à vendre, mais aussi de meilleure qualité. Car s’il reconnaît avoir tenté la fabrication en Asie, il en est revenu: «les deux premières cargaisons étaient de bonne qualité, mais les suivantes…».
Et l’argument de la production locale marche aussi à l’international, bien qu’il l’admette: à l’étranger l’image Côte basque fonctionne mieux que celles des Landes, moins connue. Une stratégie qui fonctionne. Avec 3M€ de chiffres d’affaires et 24 salariés, il vient de réaliser un investissement de 450 000€ dans son usine et envisage de faire monter l’équipe de 28 à 30 personnes.

En Chine, « d’abord être français »A travers la démarche de l’association collective Qualité Landes qu’il préside, Michel Prugue s’est quant à lui appliqué à illustrer tout l’enjeu du «savoir-faire» et du «faire-savoir» que porte cette association regroupant 8 filières agricoles des Landes. Créée à l’initiative du Conseil général et de la Chambre d’agriculture il y a 10 ans, l’association permet «l’optimisation des moyens pour élaborer une communication collective tout en respectant chaque produit et appellation qui y prennent part». Qualité Landes permet par exemple «de monter des opérations communes dans les médias, dans la restauration hors foyer, mais aussi de présenter et de faire goûter les produits lors de fêtes locales».
Autre dimension de cette action collective «parvenir à placer plus de produits sur les rayons des distributeurs». «Pour autant, même si on est dans le Made in Landes au niveau national, au niveau international la communication autour des landes ne peut pas suffire», nuance Michel Prugue. «Si on veut aller en Chine il faut d’abord être «français», respecter le produit et ensuite valoriser son histoire ou celle de la marque qui le porte.»
En d’autres termes, si le «Made in Landes» n’est pas une stratégie à exclure sur le territoire national, trop de segmentation risquerait de tuer la segmentation sur les marchés à l’export.
Or, c’est bien désormais sur la sphère internationale que les plus gros enjeux se jouent et se joueront pour nombre d’entrepreneurs quel que soit leur secteur d’activité. La modération doit donc être de mise.

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