D’un livre, aux élections européennes, les ambitions de Delphine Batho


Anna Bonnemasou Carrere

D'un livre, aux élections européennes, les ambitions de Delphine Batho

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/04/2019 PAR Anna Bonnemasou

Les premiers mots, mêmes ordinaires, sont tournés vers l’environnement. « Combien ils annonçaient sur Bordeaux pour aujourd’hui ? » interroge Delphine Batho . « 24 degrés ». Et dire que fut un temps, rappelle t-elle, on disait « en avril ne te découvre pas d’un fil ».

Mais le temps n’est plus à la nostalgie. C’est d’ailleurs le message que porte la liste Urgence Écologie, présentée aux élections européennes du 26 mai 2019. Agrégeant différentes formations politiques (Génération Écologie, le Mouvement Écologiste Indépendant, et le Mouvement des progressistes), l’organisation mettra en avant « une cause » « et des engagements » selon les mots de la députée et du philosophe.

Une liste « sérieuse sur la question de l’écologie »

L’intention est claire : présenter une liste sérieuse sur la question de l’écologie, face aux tenants d’autres listes, pour qui les problèmes écologiques ne seraient que mineurs et n’exigeraient aucun changement urgent. Comme si la communauté scientifique ne tirait pas la sonnette d’alarme depuis des années. « On n’en peut plus des apparences sur l’écologie » soupire Delphine Batho , habituée du champ politique et désabusée par le comportement de ses collègues. Pour elle, il en est fini d’opposer des discours à une absence d’engagement. Rejointe par Dominique Bourg, elle appelle à un vote nouveau : celui de l’urgence écologique avec des acteurs « qui ne sont pas ceux de l’ancien monde ».

Des députés de combat

À cette fin, Urgence Écologie fait le choix d’une liste nationale, rompant avec la traditionnelle liste territoriale: « la régionalisation du scrutin européen n’a pas rapproché les députés européens et les citoyens » argumente l’ancienne ministre, soulignant un autre échec de cet « ancien monde ». Leurs députés potentiels, les militants d’Urgence Écologie, les conçoivent comme des « députés de combat, et pas des technocrates supplémentaires ». Des députés de combat au Parlement Européen, pour déjouer les manœuvres des lobbie,s en s’appuyant sur les forces actives de la société civile et des territoires. Et surtout pour, enfin, prendre des mesures à effets immédiats: « on n’a plus le temps de perdre du temps avec des mesures qui ne sont pas claires sur le fond » explique la députée.

L’Écologie Intégrale, nouveau concept

Marquée par une filiation assumée avec la pensée de Bernard Charbonneau, Delphine Batho y expose sa quête à elle. Charbonneau, penseur politique écologiste personnaliste et auteur de « Tristes campagnes », qui avait la volonté de trouver une troisième voie. La troisième voie de Delphine Batho c’est celle d’une nouvelle politique. Une politique de l’Écologie intégrale, où celle-ci deviendrait le centre névralgique de la prise de décision politique. Au fil de ses mots engagés, elle prône, le respect des limites planétaires, le retour à de véritables liens avec la nature et le rejet du productivisme. Et là, entre les lignes, apparaît l’influence de Jacques Ellul, précurseur de la politique écologiste.

Destructeurs conscients contre Terriens: le clivage politique renouvelé

Des décisions à effets immédiats et un retour des liens avec la nature, autant de mesures présentées dans Écologie Intégrale le Manifeste, paru en janvier dernier aux éditions Du Rocher. Ce livre inspiré et inspirant, se veut un véritable programme politique « à défendre à chaque échéance démocratique ». L’auteure y défend la nécessité d’une rupture avec le système politique actuel et « l’obsolescence des partis traditionnels ». Des propos qui sous tendent l’ambition d’un nouveau clivage : destructeurs conscients contre terriens. Un clivage qui commence à se construire avec la jeunesse. Des enfants, appuyés par la communauté scientifique internationale, comme le fait remarquer Dominique Bourg professeur à l’Université de Lausanne. « Ils ont tout compris » s’enthousiasme la députée des Deux-Sèvres. Elle annonce d’ores et déjà sa présence parmi ces jeunes, dont l’appréhension globale et complète de la situation la ravit, le 24 mai prochain pour la Journée Mondiale de grève scolaire pour le climat.  

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