Crise aviaire : Alain Rousset appelle à « sortir des certitudes »


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Crise aviaire : Alain Rousset appelle à "sortir des certitudes"

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/01/2021 PAR Solène MÉRIC

Après déjà deux fortes épizooties en 2016 et 2017, c’est la troisième fois que la filière est touchée, avec un virus H5N8, à la vitesse de propagation cinq à six fois plus rapide que les précédents. Si de bonnes résolutions avaient été prises en 2017, avec notamment la création d’un Cluster (décidément le mot résonne mal…) Biosécurité, et un renforcement des mesures éponymes au sein des exploitations, sur les transports des animaux, ou encore par une cartographie des exploitations, la crise, violente et ravageuse, est malgré tout à nouveau présente dans le département.

Explorer toutes les pistes
L’enjeu de la rencontre de ce jeudi 14 janvier à Haut-Mauco : « avoir une discussion sereine et libre avec la filière, en complément des contacts réguliers que la Région a avec les responsables professionnels » a ainsi indiqué Alain Rousset à la sortie de la réunion.
« C’est la troisième crise en 5 ans, et demain, il y aura d’autres crises sanitaires. Tout ça doit faire l’objet de recherche et de réflexion, je demande à ce qu’on sorte des certitudes ». Pour le Président de région toutes les pistes sont à explorer, « avec humilité ». Et de lister : « Faut-il mettre à l’abri des animaux, quand on sait que les oiseaux migrateurs vont arriver ? Baisser les densités sur les élevages durant certaine période ? Posons nous la question du vaccin aussi. Il aura des conséquences sur l’export, faut-il alors cibler certains élevages, certaines zones ou bien encore certaines périodes de l’année ? … Les solutions ne seront pas univoques » assure-il.
Quoiqu’il en soit des choix stratégiques à venir sur les « modèles » d’exploitations, « il faut des outils pérennes pour la filière. Des fonds particuliers sont à mettre en oeuvre pour accompagner les éleveurs dans ces transitions, que ce soit des fonds de capital risque ou un système assurantiel…» insiste le Président.

En tout cas, dans l’urgence actuelle, ce qui révolte le président du département des Landes, Xavier Fortinon, bien sûr présent lors de la rencontre, c’est la lenteur des dépeuplements au sein des foyers infectieux, « on a toujours un temps de retard de 15 jours sur le virus, ce n’est pas acceptable !». Quant à l’avenir, faut selon lui « que le moyens soient adaptés pour répondre le plus rapidement possible à un système d’alerte précoce. Dès que les premiers cas sont repérés en Europe du Nord, il faut avoir des moyens positionnés sur le territoire prêt à se déployer, un peu à l’image de notre dispositif de lutte contre les incendies en forêt, illustre-t-il. »

« Que chacun puisse exister dans son modèle »
Si Michel Prugue, Président du groupe coopératif Maïsadour, s’accorde avec le Président de région sur « l’absence de certitude » quant aux solutions d’avenir, c’est « l’immédiateté » qui pour l’heure le travaille avec au cœur « la dimension humaine de la crise » à savoir la question des salariés de la filière mais aussi celle des éleveurs dont les exploitations sont soient directement touchée par le virus, soit dépeuplées par prévention.

Sur l’avenir les questions sont nombreuses : « il faut un débat sur le modèle de production et sur comment à partir de ce modèle ont peut parvenir à stopper immédiatement le virus ». Un sujet déjà posé sur la table en 2017 mais qui se heurte à plusieurs difficultés à commencer par le visage multiple de la filière : des coopérateurs, des producteurs indépendants, des circuits longs, des circuits courts, sans oublier l’âge du capitaine. « Même si on met des moyens d’accompagnement pour aller vers une transition du modèle, ce n’est pas dit que l’éleveur proche de la retraite soit prêt à des investissements sur son exploitation… », soulève Michel Prugue rejoint en cela par Marie-Hélène Cazaubon, présidente de la Chambre d’agriculture des Landes, et Chantal Brethes, Présidente du PALSO. « En soi, changer de modèle prend du temps et peut inquiéter les éleveurs ». Autre point qu’il soulève : « il faut aussi que ces transitions correspondent aux attentes du marchés, à la fin c’est le consommateur qui est juge ».

Si chacun s’accorde sur le fait qu’il faudra avoir des débats sur le modèle d’exploitation, l’objectif n’est pas non plus assurent-ils d’opposer les différents modèles existants, « sinon on ne donnera pas de perspective à la filière », diagnostique le Président Fortinon. Marie-Hélène Cazaubon approuve. « Il y a là de nombreux sujets à discuter par tous les éleveurs pour que chacun puisse exister dans son modèle, mais sans perdre de vue qu’en matière de sécurisation de la filière, ce que fait individuellement un agriculteur, impacte son environnement et donc les agriculteurs voisins. Aujourd’hui nous sommes dans l’urgence sanitaire absolue, mais demain, il faudra discuter ensemble »

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