Coup de frein sur la ligne Bordeaux-Lyon par Railcoop?


Railcoop devait annoncer ce 11 juillet les mesures pour remettre son projet de liaison ferroviaire Lyon-Bordeaux sur les rails. La communication est reportée à la rentrée. De son côté, la région Nouvelle-Aquitaine émet des doutes.

Carte de la ligne Bordeaux Lyon que Railcoop espère ouvrir en 2024Railcoop

La carte de la ligne transversale Bordeaux-Lyon, imaginée par Railcoop

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 12/07/2023 PAR Cyrille Pitois

Dans un communiqué du 23 juin, la compagnie ferroviaire alternative Railcoop démentait être en cessation de paiement et annonçait une conférence de presse le 11 juillet pour dévoiler les moyens mis en place pour lever rapidement 4 millions d’euros et atteindre son objectif de mise en circulation de la ligne Bordeaux-Lyon, en mode frugal, à l’été 2024.  Le 11 juillet est passé et Railcoop ne s’est pas exprimé: les explications sont renvoyées à la rentrée pour cause de « contraintes d’agenda ».  

« Railcoop est en difficulté mais ce n’est pas la fin de Railcoop, » martelait la direction dans le  communiqué du mois de juin indiquant qu’elle n’était pas en cessation de paiement et qu’elle cherchait à mobiliser de nouveau des fonds, avec une équipe au travail autour du nouveau président, Christian Roy. Elle  renouvelait son engagement pour une concrétisation de la ligne Bordeaux – Lyon pour l’été 2024.

On n’en sait donc pas davantage au soir du 11 juillet, sur l’avenir de la coopérative aux 14 000 sociétaires et sa capacité financière à mener le projet à bien.

Un modèle hybride mal compris?

Dans une précédente communication, la coopérative avait regretté le choix de la Région de la Nouvelle-Aquitaine de ne pas s’engager dans l’aventure : « La discussion traîne mais elle se poursuit. Nous avons besoin de la garantie des Régions. Grand Est ou Bourgogne Franche Comté sont même devenues sociétaires. La non-décision politique de la Nouvelle-Aquitaine, tient à la nouvelle action publique hybride d’intérêt général que nous incarnons. Il y a un manque de compréhension de ce modèle qui crée de la frilosité », déclarait Nicolas Debaisieux, directeur général de Railcoop.

L’analyse de Renaud Lagrave, vice-président aux mobilités en Nouvelle-Aquitaine, n’est pas vraiment la même : « Nous sommes très prudents avec Railcoop comme avec tous ceux qui viennent nous voir avec un projet d’opérateur ferroviaire. C’est d’abord une prudence d’ordre juridique:  si demain l’un d’eux veut répondre à un appel d’offres de la Région et que nous sommes sociétaires ou actionnaires, leur réponse à cet appel d’offres ne saurait être recevable. »

Si ces lignes transversales avaient la capacité d’être rentables, ça se saurait !

Ça n’a pas empêché la région, opérateur des TER, de travailler avec Railcoop pour concéder quelques sillons. Mais sur le fond, Renaud Lagrave ne semble pas vraiment y croire. « Devenir opérateur ferroviaire, c’est très compliqué, de l’homologation du matériel roulant aux canaux de distribution de la billetterie. Seule la compagnie Trenitilia à ce jour semble bien fonctionner sur l’axe Paris-Milan. Et encore je ne suis pas sûr qu’elle gagne de l’argent, alors qu’elle exploite des lignes TGV. La ligne Bordeaux-Lyon a fonctionné jusqu’en 2016 sous enseigne SNCF en perdant de l’argent. Les études menées par Railcoop me paraissent très optimistes et pas franchement concordantes avec toutes les études possibles et imaginables que nous avons menées de notre côté. Si ces lignes transversales avaient la capacité à être rentables, ça se saurait ! » conclut Renaud Lagrave.

Le Train a levé 8 millions d’euros

La future compagnie Le Train qui veut relier Bordeaux à Nantes en moins de trois heures, annonce avoir levé 8 millions d’euros, avec ses deux actionnaires historiques le Crédit Mutuel Arkéa et le Crédit Agricole Charente-Périgord et quatre nouveaux:  Charente Périgord Expansion, Naco, Aquiti Gestion et Tudigo. Le Train a aussi donné la possibilité à ses futurs clients de devenir actionnaires au travers de la plateforme de crowdfunding bordelaise Tudigo.

Les différentes destinations que desservira Le Train à terme.Letrainvoyage.fr

Les différentes destinations que desservira Le Train à terme.

La somme doit permettre de préparer une plateforme pour la commercialisation des billets. La compagnie prévoit des liaisons à grande vitesse entre les régions notamment entre Rennes, Nantes, Agers, Niort, Bordeaux, Poitiers, la Rochelle ou Arcachon. Catherine Pihan-Le-Bars, la DGA du Train prévoit un début d’exploitation fin 2025 ou début 2026.

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2 Comentaires

2 commentaires

  • VERLHAC, le 14/7/2023 à 08h21

    Bonjour, c’est tres bien de favoriser ce trace mais il serait bien de penser a remettre en service la ligne Bordeaux-Lyon par Brive, Tulle et Ussel avec des trains semi-directs.


  • Patrick SIMMON, le 13/7/2023 à 08h53

    Dans ce cas pourquoi les élus des régions Auvergne Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine ont accepté de l’Etat le principe de l’ouverture à la concurrence sachant que l’exploitation de cette ligne n’est pas rentable ?


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