Compétition foncière: la CDFR des Landes s’attaque aux friches


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Compétition foncière: la CDFR des Landes s'attaque aux friches

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/04/2016 PAR Solène MÉRIC

S’appuyant sur une enquête Terri Lucas couvrant la période 2006-2014, Jacky Bonotaux de la DRAAF Aquitaine, observe que sur le presque million d’hectares que couvre le département des Landes, la surface des sols artificialisés (65 000 ha) est moindre que la moyenne nationale. Par comparaison, sa voisine Girondine certes un peu plus grande, en compte pratiquement le double soit 135 000 ha.
Si le taux des sols artificialisés est moindre, cela n’empêche pas qu’entre 2006 et 2014, la croissance de l’artificialisation landaise (+ 7000 ha) est supérieure à la moyenne nationale. Une artificialisation en hausse de 14%, qui se démarque d’autant plus que si, en règle générale, « ailleurs, c’est le bâti qui augmente, ici dans les Landes, ce sont les routes et axes de communication qui font grimper le curseur, et pour cause : création  de l’A65 Langon-Pau, contournement d’Aire-sur-l’Adour, de Lacanau, de Dax,…
Côté espaces agricoles, la baisse enregistrée, de 4000 ha, « reste dans la fourchette nationale », indique le statisticien, quand la baisse des espaces naturels est importante : -3000 ha, due en partie à la tempête klauss, même si la perte de forêt (80% de ces 3000 ha) a été en partie compensé par des friches agricoles, explique Jacky Bonoteau. Des zones de friches propices, sans doute, à une artificialisation future puisque sur les 7000 ha d’espaces artificialisés entre 2006 et 2014, 6000 ha proviennent des espaces naturels qui couvrent donc non seulement la forêt mais aussi les friches.

Vers un inventaire des friches dans les LandesDes friches au sujet desquelles la Commission Départemantale pour la Préservation des Espaces Naturels Agricoles et Forestiers des Landes, commence à se mobiliser. Si la loi oblige les CDPENAF de tous les départements à présenter tous les 5 ans un inventaire des terres considérées comme des friches pouvant retrouver une destination agricole ou forestière, peu d’entre elles, s’y sont encore risquées. Elles ne savent pas trop par où s’y prendre, témoigne Pierre Pouget Directeur de la SAFER Aquitaine. Dans les Landes, à l’inverse, « ce travail sur les friches est un des points forts de la commission départementale », affirme François Leviste, chef de service Aménagement et habitat à la DDTM des Landes. Il a d’ores et déjà été créé un groupe de travail et une méthodologie entre les membres de la CDPENAF, afin d’établir un classement sur la nature des friches, qui peuvent être tant agricoles qu’urbaines, industrielles ou forestières.
Quant à a mise en œuvre concrète de ce travail, il se fera auprès de deux territoires tests que sont la Communauté de communes d’Aire-sur-l’Adour et la Communauté d’agglomération de Dax, dans le cadre de leur Plan Local d’Urbanisme Intercommunal. «Dans ce cadre, un certain nombre de réunions et rencontres sont prévues avec les intervenants, ainsi que des visites de terrain, pour voir si tous les éléments préalablement communiqués tiennent la route », explique le François Leviste. Autrement dit, une méthodologie est en marche… peut être inspirera-t-elle d’autres Commissions toujours dans le tâtonnement sur le sujet ?

Redonner un sursis productif aux friches agricolesUn sujet des friches qui est d’importance, puisqu’en 10 ans, « entre 2000 et 2010, l’agriculture a perdu 100 000 ha : 50% de ces terres agricoles ont été artificialisés et les 50 000 ha restant sont devenus des friches », rappelle Pierre Pouget.
L’occasion également pour lui de présenter aux acteurs landais une autre initiative, à l’origine plus politique mais réalisée en partenariat avec la chambre d’agriculture de lot-et-garonne et la SAFER concernant l’agglomération d’Agen. Comme décrit dans notre article du 16 mars dernier, cette opération partenariale vise à recenser les friches agricoles de l’agglomération pour pouvoir, pour un temps au moins, les remettre en culture en les confiant à des agriculteurs via des conventions de mise à disposition. Un dispositif SAFER de 12 ans maximum, permettant une «sous location » des terres, avec la SAFER comme intermédiaire, et mettant en oeuvre des conditions plus souples pour le propriétaire que le traditionnel fermage agricole. « Un exemple de reconquête volontariste au plus près du terrain! » s’enthousiasme-t-il. Un exemple aussi de prise de conscience de part et d’autre du foncier agricole, que c’est dans la collaboration et l’entente que la compétition foncière laisse place à une meilleure compréhension des enjeux en présence.

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