Cenon réfléchit à 2030


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Cenon réfléchit à 2030

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 13/11/2018 PAR Romain Béteille

Travaux de groupes

Débutée en septembre, la démarche de projection et de réflexion citoyenne Bordeaux 2050 se poursuit. Jusqu’à fin décembre, plusieurs sessions de débats sont prévues autour de différentes thématiques et on attend toujours une grande restitution qui fera office de bilan en mars prochain. En attendant, d’autres communes se sont engagées dans des réflexions citoyennes, peut-être moins ambitieuse en termes de publics touchés mais aussi plus ressérées dans le temps. C’est notamment le cas d’Agen, Rennes ou de l’Entre-deux-mers. C’est aussi dans ce type de débats publics que s’est lancée le 18 octobre dernier la ville de Cenon. Concertation et prospective sont à l’honneur de ce « Cenon 2030 » avec, tout comme son homologue métropolitain, un questionnaire distribué aux habitants, eux-mêmes invités à participer à quatre tables rondes centrées sur la démocratie participative, l’éducation et la vision sociale de la ville à l’horizon 2030.

Un cabinet spécialisé (Neorama) pilote ces échanges comme il le fait avec d’autres villes citées plus haut. Pour le maire de la commune, Jean-Fançois Egron (PS), Cenon 2030 n’est pas en opposition avec BM 2050. « On avait besoin d’adapter l’espace-temps pour que la réflexion puisse se faire. Les habitants étaient plus dans un souhait de l’immédiateté et de la résolution des problèmes du quotidien. Le débat et le questionnaire de Bordeaux Métropole sont très orientés sur la projection. On voulait avoir, de notre côté, une photographie de notre ville à l’instant T pour savoir d’où on partait. Cet aspect pragmatique était important pour les gens. Bordeaux Métropole a engagé des réflexions qui, pour certains, étaient très complexes à envisager, trop lointaines. Une projection à dix ans leur paraissait plus raisonnable. Les problématiques sont différentes en fonction des territoires et des pratiques. Cela ne nous exclut pas de la démarche avec les autres villes sur BM 2050, mais j’ai quand même souhaité qu’on lance ça de notre côté », a affirmé l’élu. Ce lundi soir, la deuxième table ronde, qui a divisé en deux groupes une cinquantaine d’habitants venus participer, a fait émerger plusieurs pistes de réflexion réunies autour de mots clés posés sur un tableau dont les résultats finaux seront restitués par le cabinet en charge de l’organisation de cette réflexion. Sans être exhaustifs, on pouvait y retrouver des attentes plus précises que d’autres, notamment le développement d’un centre de santé pour garantir l’accès aux soins, une aide à l’accompagnement numérique, une ferme urbaine ou encore un accompagnement vers plus de cohabitation intergénérationnelle (il faut dire que dans la salle les têtes étaient plutôt chenues). Une demande est cependant revenue plus régulièrement : « recréer du lien » entre les habitants et les quartiers.

Aspirations communes

Ca tombe bien puisque c’est aussi, indirectement, l’un des objectifs identifiés lors de précédentes sessions de Cenon 2030 réservées aux élus et aux fonctionnaires de la collectivité. « La réflexion qui a été entamée avec les fonctionnaires territoriaux a fait émerger des préoccupations qui correspondent, dans 90% des cas, à celles des élus. Cela veut dire qu’on est bien dans la même logique de gestion, c’est plutôt rassurant », a ainsi commenté Jean-François Egron, qui devra défendre dans quelques jours sa vision urbanistique du futur Cenon lors d’un examen des communes par l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine). La maîtrise de l’urbanisme a d’ailleurs été l’une des principales thématiques retenues lors des premiers débats hors-citoyens, aux côtés de la préservation de l’environnement ou des problématiques de circulation et de stationnement. Plus globalement, la commune aura la lourde tâche de défendre le souhait d’une ville aussi ouverte ubanistiquement qu’elle l’est déjà du côté de ses diasporas. « Le problème de ces quartiers de rénovation urbaine, c’est qu’on avait fait des quartiers dortoirs. En modifiant la configuration, notamment en faisant passer le tram au milieu ou en développant de l’activité en pied d’immeuble, ça a changé la vision qu’en avaient les habitants. Ils ont été configurés il y a une cinquantaine d’années. Si on les regarde d’en haut, on voit que les barres sont retournées vers elles-mêmes. Cenon va détruire des bâtiments pour reconstruire et éviter ce repli », a continué le maire.

Le carrefour des incertitudes politiques actuelles, symptomatiques des communes périphériques à Bordeaux face à une attractivité galopante, aura aussi son importance dans les débats futurs, dont la grande restitution finale au Rocher de Palmer le 9 février est censée tirer un « livre blanc ». Elle devrait à ce titre être un moment important pour les habitants ou participants à cette réflexion commune. « On souhaite y reprendre les grands axes pour que les citoyens les identifient. Les actes concrets et possiblement applicables seront recensés, certaines pourraient d’ailleurs être réalisées via un budget participatif ou des appels à projets, par exemple. Les habitants s’emparent de leur quartier, ce qui correspond bien à l’image que l’on veut donner à la ville », termine Jean-François Egron. Car après avoir mis des idées sur la table, le plus dur restera encore à faire.

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