Bordeaux en Zone faibles émissions (ZFE): « Rien ne presse »


Gouvernance de la métropole, mobilités, logement social et ZFE: les dossiers à enjeu ne manquent pas. A l'appui d'une nouvelle étude qui révèle une baisse de la pollution intra-boulevards, le président Alain Anziani, veut donner du temps à la ZFE.

Alain AnzianiEmmanuelle Diaz | Aqui

Alain Anziani a évoqué les grands dossiers de la métropole bordelaise pour cette rentrée.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/09/2023 PAR Emmanuelle Diaz

Les mobilités sont le point commun des dossiers chauds de la rentrée à la métropole bordelaise. Avec en tête de liste, l’épineux sujet des ZFE (Zone à faibles émissions) qui consiste à exclure progressivement les véhicules les moins propres d’un périmètre défini. Un « enjeu important et qui n’est pas négociable », pour le président de Bordeaux Métropole pour qui la ZFE obéït à une logique de santé publique. Alors que le gouvernement a déjà desserré l’étau des contraintes pendant l’été, il tempère lui aussi: « Des études montrent que dans l’agglomération, la pollution due à la voiture n’est pas aussi considérable qu’on le pensait. » Notamment l’étude « Qualité de l’air aux abords des boulevards bordelais et d’autres axes routiers de la métropole », publiée en septembre 2022, NDLR.

« La pollution baisse notamment dans les zones intra-boulevards. Rien ne presse, puisqu’il n’y a plus de problème sanitaire à proprement dit. Mais ça ne veut pas dire qu’on va tout abandonner. On va prendre le temps et regarder aussi les aides de l’État. Les véhicules les plus anciens devront être mis au rebut mais pas tous les véhicules comme cela avait été envisagé à un moment donné ».

Le métro pas écarté, le télécabine face aux obstacles

Concernant le métro, alternative au tramway qui fête ses 20 ans en décembre et donne des signes de saturation, une étude de faisabilité est en cours. Un projet onéreux et impliquant un lourd chantier mais qu’Alain Anziani ne veut pas, pour l’instant, écarter.

Marc Ryckaert

Alors que le tramway sature, le projet de métro n’est pas écarté.

Quant au télécabine enjambant la Garonne, dont il reste à déterminer le tracé, il se heurte à plusieurs écueils. L’Unesco pourrait émettre une opposition définitive, « ce qui condamnerait l’implantation à la Cité du Vin alors que nous savons que c’est le tracé le plus choisi à l’issue de la consultation publique», déplore l’élu.

Une concertation avec la Direction des affaires culturelles et le Ministère des transports est en cours pour trouver une voie de passage compatible avec les critères de l’Unesco. Deuxième contrainte : celle des activités économiques ce qui nécessitera des échanges avec les entreprises présentes sur le site. Le dossier ne devrait pas être présenté au conseil métropolitain avant plusieurs mois.

Accélérer le logement social

Un autre dossier délicat pour lequel Bordeaux Métropole a décidé la création d’une enveloppe de 20 millions d’euros afin de lancer la construction de 4 000 logements locatifs sociaux à court terme. « Il faut débloquer des dossiers qui n’avancent pas, parfois parce que le bailleur n’y met pas les moyens, parfois parce qu’il attend trop. Donc, on veut voir au cas par cas », précise-t-il. Une convention spécifique avec l’office public de l’habitat de la métropole Aquitanis pour l’accompagner dans la production de logements sociaux est aussi dans les bacs.

Pas de retour à la cogestion, mais…

Alain Anziani martèle: « Il n’y aura aucun retour à la cogestion », ce mode de gouvernance qui avait historiquement prévalu depuis la création de la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) en 1968 pour laisser place, il y a trois ans, à une gouvernance majoritaire PS-EELV.

En d’autres termes, il n’y aura pas de vice-président de droite : « Aucune révolution n’est en vue, aucun changement de majorité n’est projeté », insiste Alain Anziani. Le principe est posé même si le président de Bordeaux Métropole n’exclut pas quelques aménagements. « Bordeaux Métropole a beaucoup de projets mais socialement, budgétairement, tout est devenu, aujourd’hui, beaucoup plus difficile. On a besoin que les 28 communes avancent ensemble pour favoriser les transitions nécessaires », précise l’élu qui souhaite s’assurer d’une majorité sur certains dossiers auxquels il tient, tels que la filière aéronautique ou la LGV:« Je respecte la position des verts et je souhaite qu’ils respectent aussi la mienne. »

A propos de gouvernance, il précise: « Si il est normal que tous les maires ne soient pas associés à la gouvernance. Il me semble intéressant qu’ils puissent y participer sans être vice-présidents, grâce à des délégations. Communistes et verts sont d’accord pour une discussion, mais pas forcément sur le nombre de délégués (11 maires n’ont pas de délégations, NDLR). Le débat avec les Verts et le PC, nos alliés naturels, va durer un certain temps pour les associer sans retourner à la cogestion ».

Une solution ambiguë qui satisfait à droite, moins à gauche.

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