Attractive, la métropole doit faire face à une demande de transport continuellement grandissante. Dix mille nouveaux habitants s’installent chaque année dans la métropole. Chaque jour, quelque 4 millions de déplacements ont ainsi lieu sur le territoire métropolitain. Si le rythme se poursuit, ce devrait être 4,7 millions d’ici à 2030. La métropole a investit 730 millions d’euros pour développer les infrastructures de déplacement entre 2016 et 2020 mais pourtant 26% de la population est toujours non-desservie par les transports collectifs principaux. A ce petit jeu tous les quartiers de l’agglomération ne sont pas égaux. Aujourd’hui, les options de transport collectif pour traverser la Garonne restent très limitées et la voiture individuelle reste trop souvent le moyen le plus simple de se déplacer.
Le transport par câble, l’étoile montante de la mobilité urbaine
Alors qu’on se l’imagine plus facilement en haut des monts enneigés, le transport par câble (téléphérique ou télécabines) s’impose de plus en plus comme une solution de premier choix pour les métropoles du monde entier. Troquant la cime des arbres pour le toit des immeubles, il a fait ses preuves à Londres, New York ou encore Barcelone.
Mise en concurrence avec d’autres solutions alternatives, cette solution présente de nombreux avantages. Particulièrement adaptée aux franchissements d’obstacles (comme la Garonne), elle permet une forte fréquence, une capacité de transport et des émissions comparables à celle du tramway, ainsi qu’une haute accessibilité pour les personnes à mobilité réduites.
Surtout, le transport par câble nécessite une infrastructure légère et facile à intégrer à l’environnement existant. En plus d’un fonctionnement 100% électrique à faible consommation énergétique, il demande une infrastructure limitée occupant peu d’espace et implique des travaux bien moindres que d’autres modes de transport, un point important pour la métropole bordelaise. Et Bordeaux est un cas particulier (mais pas unique) : une importante partie de la ville est classée patrimoine mondial par l’UNESCO, ce qui rend les projets d’infrastructure plus ardus à mettre en place. Mais c’est aussi le cas de villes comme Porto (Portugal) ou Dubrovnik (Croatie) qui on fait le choix du transport par câble, avec succès.
Le projet présenté à la concertation
La zone retenue pour le projet couvre le nord de la métropole, entre Lormont-Cenon et le quartier des Bassins à Flots. Aujourd’hui, le pont Chaban-Delmas est la seule possibilité de franchissement entre ces deux zones. Pour se rendre de Buttinière à Achard aujourd’hui, il faut compter une heure en bus ou quarante-cinq minutes en tram, pour seulement quinze minutes en voiture, sans embouteillages !
Après un processus d’études de faisabilité, neufs tracés potentiels sont présentés à la concertation, reliant Achard ou la Cité du vin au Rocher de Palmer.
La concertation préalable est prévue jusqu’au 13 février 2023, pour recueillir les contributions des habitants. Les élus rendront en mai 2023 leur décision de poursuivre ou non le projet, qui coûterait entre 50 et 80 millions d’euros selon les tracés. Selon la feuille de route établie par Bordeaux Métropole, le chantier pourrait débuter en 2027 pour une mise en service à l’horizon 2028.