Logement étudiant: les raisons de la galère


Vous en avez peut-être entendu parler autour de vous : à la fin du mois d'octobre, le syndicat étudiant UNEF a lancé à Bordeaux un appel à la solidarité auprès des propriétaires pour pouvoir louer des appartements à des étudiants SDF confrontés à une

Alizé Boissin

Logement étudiant: les raisons de la galère

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Temps de lecture 14 min

Publication PUBLIÉ LE 28/11/2017 PAR Romain Béteille et Alizé Boissin

Vous en avez peut-être entendu parler autour de vous : à la fin du mois d’octobre, le syndicat étudiant UNEF a lancé à Bordeaux un appel à la solidarité auprès des propriétaires pour pouvoir louer des appartements à des étudiants SDF confrontés à une pénurie de logements. Le problème sur le campus bordelais est en effet connu : cette année, ils seraient entre 500 et 1000 à étudier dans des conditions précaires. Les uns dorment dans leur voiture, d’autres font des heures de trajet chaque jour pour se rendre à la fac, d’autres enfin changent de squats comme de chaussettes, faute de mieux. Cet appel orchestré par le syndicat étudiant, après une manifestation devant la mairie de Bordeaux deux semaines plus tôt, est depuis resté sans réponses. Du moins du côté des pouvoirs publics. Attablé à une terrasse de café place de la Victoire, Luis Nunes, étudiant en droit et président de l’UNEF de Bordeaux, fait un bref topo face à cet immobilisme apparent. « Il n’y a pas eu beaucoup de changements, on s’y attendait. Par contre, suite à notre appel à la solidarité, on a quand même des habitants de Bordeaux qui nous envoient des messages, des mails pour proposer des appartements à des étudiants. Certains propriétaires qui voulaient faire des travaux mettent un appartement à louer maintenant pour permettre à des étudiants d’être logés quand même. On a même des bailleurs sociaux, comme Gironde Habitat, qui nous contactent. Il y a une sorte de « mouvement populaire » qui se créé. C’est extrêmement positif et même si ça ne suffit pas, ça peut loger ceux qui sont le plus dans la galère », affirme-t-il. 

Une ampleur nouvelle

Il faut dire que Bordeaux, sur la question, n’est pas vraiment en avance si l’on en croit les données fournies par les indicateurs du palmarès annuel du site l’Étudiant.fr. Le sujet est même très politique et peut être expliqué par diverses raisons. La première, et sans doute la plus importante, c’est l’attractivité de Bordeaux, conséquence directe de la hausse de l’effectif d’étudiants sur le campus. Durant l’année universitaire 2016-2017, 124 894 étudiants ont suivi une formation d’enseignement supérieur dans l’académie de Bordeaux, soit une augmentation de 2,8% par rapport à l’année précédente. Selon des données récoltées en septembre 2017, une hausse des effectifs de 1,7% (soit 955 étudiants de plus) était attendue à la dernière rentrée. En tout, on parle de 56 000 étudiants rien que sur l’université, et ces derniers ont en effet de plus en plus de mal à trouver de quoi se loger. Début octobre, le recteur d’académie Olivier Dugrip avait été l’un des rares à alerter sur la situation et à lancer un appel aux propriétaires privés à travers la presse. De son côté, la vice-présidente de l’Université, Nicole Rascle, avait envoyé un mail à tout le personnel de la fac, précisant que « de nombreux étudiants (…) notamment internationaux ou venant des DOM TOM, sont encore sans logement à cette période de l’année, ce qui rend difficile pour eux le suivi des cours. Pour la seconde année, l’offre de logements sur la métropole bordelaise ne permet pas de répondre à la demande estudiantine ». Un phénomène qui ne serait donc pas nouveau ? Certes, mais il atteindrait une nouvelle ampleur cette année, selon le président local de l’Unef. « Bien sûr, chaque année des étudiants ne trouvent pas de logement et galèrent. Mais ça n’a jamais été aussi conséquent, on n’avait pas de crise de logement avant, c’était un peu à la marge ». 

Tous les indicateurs le démontrent. Sur le site location-étudiant.fr, qui établit chaque année un baromètre des loyers, on peut voir que si Bordeaux n’est pas la seule concernée (sur 26 grandes villes étudiantes les prix des studios ont augmenté dans 69% des cas), elle est en tout cas très bien placée dans le palmarès (hors région parisienne), à la deuxième place derrière Le Havre (pour les T2) : entre 2016 et 2017, le prix moyen d’un T2 est passé de 601 à 676 euros, soit une hausse de 11,09%. D’un autre côté, le prix moyen d’un studio serait à peu près stable (-0,63%), mais ces données sont d’autant plus parlantes quand on les compare, sur le même site, à la moyenne de 2009 : +9,5% pour les studios et +25% pour les T2. La problème du logement sur la métropole bordelaise est loin de toucher les seuls étudiants. Le conseil de métropole du 27 octobre dernier, lui, a définitivement enterré la possibilité d’une mesure d’un encadrement des loyers, peu après les remous crées à Lille : plus question pour les locataires de pouvoir en contester le montant. La stagnation des prix servant de justification a sans doute été servie un peu vite, en plein débat sur les orientations budgétaires concernant la baisse des APL et des loyers sociaux, qui avait déjà largement inquiété les bailleurs régionaux. Selon l’Observatoire des loyers piloté par l’a’urba, c’est à Bordeaux (comparée avec Nantes, Toulouse et Lyon) que les loyers des T1 seraient les plus élevés  (418 euros de moyenne pour 28 mètres carrés). 

Autre raison évoquée ces derniers mois : la flambée du nombre d’offres d’appartements à louer sur Airbnb dans le secteur. La taxe de séjour (0,35 euros à Bordeaux, mais elle pourrait prochainement monter à 5%) et l’enregistrement des propriétaires ont beau avoir été mis en place par la municipalité l’été dernier, les chiffres de l’Observatoire Airbnb parlent d’eux-mêmes. Entre mars et septembre, le stock d’offres aurait bondi de 62,5% pour atteindre 10 704 biens proposés, dont 8385 logements entiers. Régulièrement accusé, Airbnb avait répondu en diffusant une « étude d’impact » pour le moins évasive sur les accusations portées à son encontre concernant le logement étudiant. Le PDG de la société, Emmanuel Marill, y était même allé de son petit commentaire personnel lors d’un récent « Club des entrepreneurs » : « nous n’allons pas contre les étudiants qui sont au contraire notre première clientèle », avait-t-il assuré. Ironie du sort selon Luis Nunes, pour qui les quelques centaines d’étudiants en galère « sont soit obligés de continuer à vivre chez leurs parents, soient dorment dans leur voiture, chez des potes ou même louent des Airbnb, ce qui leur revient très cher. Beaucoup d’étudiants, notamment étrangers, ont été obligés de rentrer chez eux parce qu’ils ne pouvaient pas étudier correctement faute de pouvoir se loger », affirme-t-il. « Les étudiants préfèrent se ruiner dans un loyer plutôt que de ne pas avoir avoir d’appartement. Du coup, même s’ils sont trop chers, ils sont occupés parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Jamais je ne pensais mettre 450 euros de loyer pour un 20 mètres carrés ». 

Des conséquences sociales

Au delà de toutes ces données, plusieurs dizaines de jeunes ont participé à la campagne de sensibilisation sur Twitter et Facebook au moyen de panneaux très parlants. Élisa est l’une d’entre eux. Quelques jours plus tard, on la rencontre dans ce même café, en train de rouler une clope et de boire un café. Elle est en première année de sociologie et suit des études depuis trois ans. Pendant dix mois l’an dernier, elle a été en colocation dans un appartement « mal isolé et pas du tout au normes », avec un propriétaire pas vraiment prêt à « faire des efforts ». Sans garant (sa mère a récemment été licenciée), elle est titulaire d’une caution locative (dite CLE), dispositif géré par le Crous qui permet, en théorie, de faciliter  l’accès à un logement. Il est destiné aux moins de 28 ans ou aux doctorants et post-doctorants de nationalité étrangère. Dans la réalité, c’est un peu plus compliqué. « Aucun propriétaire ne connaît ce système qui est très mal fait, ils préfèrent prioriser de meilleurs dossiers, alors même que cette caution là devrait suffire ». Depuis trois ans, Élisa est témoin, sur le terrain, de cette flambée des prix et de cette réduction des offres immobilières dans l’agglomération bordelaise. « Il y a de moins en moins d’offres, et le temps de recherche s’allonge chaque année. La première année, j’avais mis trois semaines à trouver, la deuxième deux mois ». Et pour cette dernière rentrée, elle cherche encore. Boursière, elle doit faire des gardes d’enfant en plus de ses cours (qui lui rapportent environ deux-cent euros par mois). Actuellement, elle change d’hébergement une à deux fois par semaine et se contente « d’un bout de canapé ou de lit. Depuis septembre, je n’ai pas eu le temps de me poser ni d’aller à la bibliothèque universitaire ».

Cette situation a des conséquences sur ses études, mais aussi sur son moral. « Au début, ça allait, je me disais que ça allait être temporaire. En septembre, j’étais un peu affolée. Là, on arrive bientôt aux partiels. J’ai l’impression d’être mise à l’écart du milieu étudiant de manière assez hallucinante, (l’impression) que je n’ai pas les mêmes chances que les autres. Je me sens différente, pas normale par rapport à ceux qui ont un lieu d’intimité, une vie sociale, un confort minimum, ce que je n’ai plus. Je n’ai pas les mêmes rythmes ni les mêmes habitudes. Je me mets à surconsommer tout : la clope, la bouffe… je me sens redevable d’aider les gens qui m’aident ». Son objectif est toujours le même : trouver un appartement, en colocation ou toute seule. Ses recherches restent pour l’instant infructueuses, notamment auprès du groupe SNI, « premier bailleur de France » avec 348 726 logements gérés dont 189 856 logements sociaux. « C’est un bailleur social mais il refuse les étudiants boursiers, alors même que rien n’est précisé sur sa politique d’attribution », affirme-t-elle. Sans parler des arnaques aux listes déjà dénoncées par le syndicat étudiant lors d’une lettre envoyée aux médias (l’agence « Directe Location » a été citée mais ne serait qu’un exemple). « Les étudiants qui ont leur bac arrivent en conquérants à Bordeaux et se heurtent à une précarité énorme et à une situation qui se dégrade au fur et à mesure ». Elle est plutôt focalisée sur « les problèmes du quotidien », en attendant mieux. « Si je ne réussis pas cette année, je ne pourrais plus faire d’études puisque l’an prochain je n’aurai plus droit aux bourses. Or je ne veux pas arrêter, même si mes horaires de boulot ne sont pas forcément compatibles. Je sais bien que l’échec est réservé à tout le monde mais ça augure beaucoup de stress ». 

Camille, elle, est en Master 2 à Sciences Po. Fin juin, elle a quitté son précédent appartement à cause d’un stage qu’elle devait effectuer en dehors de Bordeaux. Avec des bons garants mais sans bourse, elle s’y prend à l’avance pour trouver une offre correspondant à son budget (environ 500 euros). « Au début de mes études, je n’ai absolument pas galéré pour trouver un studio mais là c’était l’enfer. Déjà, c’est très compliqué quand tu n’es pas sur place parce que les offres partent hyper vites. J’ai agrandi mes recherches : Gradignan, Pessac, Talence… il n’y avait rien de correct. J’ai même été très mal reçue pas certains propriétaires qui me faisaient me déplacer alors que l’appartement était déjà loué ». Elle, contrairement à Élisa, a réussi à trouver une situation un peu plus confortable : logée chez son copain pendant un temps (qui était lui-même sur liste d’attente…), elle a trouvé finalement un trente-cinq mètres carrés pour 610 euros dans le quartier de Saint-Augustin il y a peu. « Je me souviens qu’en première année, j’avais un budget moindre et je vivais dans le centre de Bordeaux, je n’avais pas eu de difficultés à trouver un logement. Cette année j’ai l’impression qu’on était pleins dans la même galère, y avait tellement de demande que certaines messageries de propriétaires éteint pleines quelques heures après qu’il aient posté leur annonce ! ». Des témoignages comme ceux là, il y en a beaucoup d’autres.

Le Crous à la peine ?

Mais pour le représentant de l’Unef, le problème est ailleurs. « Le prix et les logements disponibles sont deux choses à différencier », continue-t-il. « Si on parle de logements disponibles, évidemment qu’Airbnb a une grosse part de responsabilité. Mais les principaux responsables selon moi sont les pouvoirs publics qui n’ont pas anticipé l’augmentation d’effectifs étudiants. À la rentrée, on a eu des interventions pour nous dire- que ça leur était un peu tombé dessus, qu’ils ne s’y attendaient pas et que c’était l’attractivité de Bordeaux qui avait joué là dessus. Mais le baby boom des années 2000 était clairement prévisible. Ça fait plusieurs années que le budget du Crous n’a pas augmenté pour construire assez de logements. Il n’y a pas non plus eu globalement de construction de logements sociaux qui auraient permis de loger ces étudiants ». Il faut dire que l’organisme n’est pas vraiment en odeur de sainteté depuis que la Cour des Comptes, en février 2015, pointait dans un rapport de grosses lacunes de gestion. Conséquence (directe ?) : le budget de l’État pour les Crous avait, en 2016, été amputé de huit millions d’euros en frais de fonctionnement et de 25 millions d’euros en fonds propres. Pour autant, le nombre d’étudiants et le montant des aides accordées par le Crous est loin de suivre la tendance.

Le Crous de la région Aquitaine a, par exemple, distribué 101 591 265 € sur l’année universitaire 2016-2017 (dont 96,8 millions d’euros de bourses) contre 99,5 millions pour 2015/2016 : pas besoin d’être un génie des maths ni d’attendre leur rapport budgétaire de décembre pour savoir que l’organisme fait ce qu’il peut. « Au niveau du Crous Aquitaine, ils survivent encore », confirme Élisa. Mais ces derniers ne sont qu’une partie du problème. « Ils gèrent un parc de 7500 logements environ, soit 9,8% du parc local, ce qui est très peu mais qui reste supérieur à la moyenne nationale de 6% ». Dans un rapport annuel, l’antenne régionale du Crous annonçait la construction d’une future résidence de 257 logements neufs à Pessac (par le bailleur social Clairsienne et le cabinet Aldebert-Verdier) pour septembre 2018, et deux chantiers de réhabilitation prévus pour être terminés en mai 2018 sur Pessac : pour les bâtiments A et C du village numéro 2 et 300 logements sur les deux derniers bâtiments du village numéro 3, dont le choix du maître d’oeuvre devait être fait » au cours de l’année universitaire 2017/2018″, pour une sortie de terre qui n’interviendrait pas avant 2019-2020.

Vastes chantiers

Au moment de parler des solutions, c’est un peu plus flou. « L’association Droit au Logement me disait récemment qu’il y a près de 10 500 logements vides à Bordeaux et que la mairie a la compétence de réquisitionner certains bâtiments vides dont elle est propriétaire pour pouvoir les mettre à disposition. Rien n’est fait pour autant ». Au niveau national, le plan 40 000 logements initié en 2013 par le gouvernement Hollande espérait encore être achevé à la fin de l’année, quand Emmanuel Macron en promettait, lui, 60 000 durant sa campagne, avant de parier sur un « choc de l’offre ». De manière plus locale le campus de Bordeaux doit construire 2600 logements supplémentaires (parmi lesquels figurent les projets du Crous cités plus haut). Luis Nunes en profite aussi pour glisser le problème des « amphis surchargés, délabrés », histoire d’enfoncer le clou. Sur le premier point, la récente annonce de la Banque Européenne d’Investissement pourra sans doute améliorer la situation. Mais on s’égare. Pour revenir à la question du logement, nous sommes allés interroger le Président de l’Université, Manuel Tunon de Lara. Autant dire qu’il partage l’avis général…

« Nous avons été alertés, mais nous ne sommes pas l’interlocuteur direct pour ces questions », précise-t-il. Pour autant, ce dernier s’en désole. « À l’étranger, ce sont les universités qui sont en charge du logement. C’est un handicap pour nous (…) ». Conscients, donc, mais un peu impuissant. « Cela dit, on peut voir les difficultés au travers de la vie étudiante et des assistances sociales. On essaie d’orienter les étudiants au mieux mais à la base, Bordeaux est en déficit structurel de logements étudiants. Même si la région a beaucoup oeuvré, on constate aujourd’hui une concentration des étudiants dans le centre-ville de Bordeaux (environ 40 000) ». Autrement dit : on sait pourquoi ces derniers se plaignent des tarifs de leurs loyers. « On fait, à chaque rentrée, une manifestation d’appart-dating pour essayer de faciliter les mises en relation. Malgré tout, c’est compliqué ». Alors, des pistes ? « Il faut continuer à construire, optimiser ce qui existe, inciter les acteurs du logement à faire des propositions. Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de collaborations entre les opérateurs privés et publics ». De son côté, comme nous l’a affirmé son Président, l’Université de Bordeaux va prochainement devenir propriétaire de son foncier et de son patrimoine, « mais nous n’avons pas encore signé le protocole d’évolution patrimoniale. Cela dit, on réfléchit à l’utilisation de ce patrimoine, on souhaite attirer aussi les acteurs économiques, notamment les entreprises. Il faut implanter de nouveaux logements étudiants, mais pas uniquement. Le manque de mixité sociale est aussi une des raisons pour lesquelles les étudiants ne viennent pas en périphérie ». Terminée en 2016, la résidence l’Escabelle accueille ainsi 40 meublés pour les « courts séjours », 71 meublés en colocation mais aussi 39 logements sociaux pour le personnel et un « espace santé » sur plus de 8000 mètres carrés. Évidemment, l’Opération Campus, vaste plan de réaménagement prévu pour 2021, figure en tête des projets les plus emblématiques en ce sens. Récemment, l’Université a d’ailleurs annoncé la tenue de deux nouvelles « marches exploratoires » en mai pour apporter des contributions directes au dit plan. « On discute avec toutes les municipalités, toutes sont très sensibles à la question du logement. Les capacités d’accueil de l’université ne sont pas extensibles, notre croissance externe continuera de se faire, mais d’avantage au profit des enseignants chercheurs, et je ne pense pas qu’elle se fasse indéfiniment », ajoute Manuel Tunon de Lara.

Cela dit, l’Université cherche quand même à expérimenter des solutions, dont certaines, si elles se font bel et bien, risquent de faire beaucoup parler. Selon plusieurs sources, le Conseil d’administration de l’Université serait actuellement en discussion pour mettre à disposition des terrains lui appartenant afin de construire des logements. Plus précisément, cela rentrerait dans le cadre d’un nouveau « Plan d’Investissement d’Avenir », dont le but serait de « mettre en avant de nouveaux modes de gestion ». Pour cela, elle pourrait monter un appel à manifestation d’intérêts visant à déclasser environ deux cent hectares auprès de bailleurs sociaux, d’organismes comme le Crous mais aussi… de sociétés privées, ce qui risquerait de rendre l’offre publique au mètre carré très en deça de la concurrence des promoteurs. « Le privé répondra, les autres auront du mal à faire mieux. La comparaison de mise en concurrence sera vite faite », nous souffle-t-on. Si ce projet était confirmé, cela irait également en partie dans le sens du discours officiel, mais cet appel ne serait pour l’instant que l’objet de discussions en interne. Reste que selon de récents chiffres, entre 80 et 90% des étudiants se dirigent bien vers le privé (notamment des résidences), où les loyers suivent logiquement l’augmentation du marché. Le problème est, en tout cas, loin d’être reglé, la population estudiantine ayant prévu d’augmenter encore jusqu’en 2021. « Si on investit pas plus dans l’enseignement supérieur, ça va être de pire en pire ». Et avoir un impact sur tout le reste : ce lundi, l’antenne des Restos du Coeur de l’Hérault a par exemple émis le souhait de proposer des heures d’ouverture en dehors des heures de cours pour « accueillir les étudiants en précarité ». À Bordeaux, la première épicerie sociale et solidaire du campus a vu le jour à la mi-novembre et affiche 10 à 30% des prix pratiqués en grande surface. Selon des chiffres de la communauté d’universités et d’établissements d’Aquitaine dans une étude de 2015, 4% des étudiants de Gironde ont fait une demande d’aide financière d’urgence et 2% ont eu recours à l’aide alimentaire. 

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