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PUBLIÉ LE 07/12/2011 PAR Stéphane BailletAller voir ailleurs, renouveler le regard porté sur notre monde, éprouver les différentes cultures, appréhender de nouveaux territoires, sortir du contexte occidental et d’aller se confronter physiquement à des situations non conventionnelles, hors de toute dimension pittoresque ou touristique : voilà donc le pari créatif des ces aventuriers de l’art qui revisite à tout va la géographie. A grand renfort de dessins, de cartes, de maquettes, de films ou de pierres, huit artistes nous livre leur réalité de la surface de notre planète.
Richard Long, figure mythique du Land Art, initie cette exposition par des oeuvres du FRAC Aquitaine. Lucy et Jorge Orta disposent quant à eux tentes, parachute et drapeau comme autant de témoins de leur campement en Antarctique. David Renaud présente pour la première fois la carte d’une île oubliée du Pacifique Nord, « Semisopochnoi Island ». Le film de Bertrand Lozay s’impose aux yeux du visiteur comme un document étonnant sur une marche radicale réalisée au Groenland, sans support logistique. Les photos d’Emeric Lhuisset sont issues d’un long séjour qu’il a effectué dans des camps d’entraînement de la rébellion Kurde, entre l’Irak et l’Iran. Dans un autre registre, Ariane Michel incite à la contemplation d’un paysage peuplé de morses. Les dessins d’Anne Colomes ou les rochers de Laurent Cerciat séduisent dans cette subtile captation du paysage.
Trame commune de ces huit artistes, leurs travaux font écho à une série de questionnements liées au comportement humain : Quelle est notre place ? Quelle est notre influence ? Quelles sont les traces que nous laissons ? Comment considère-t-on des contrées lointaines comme l’Antarctique ou l’Afghanistan ? Au-delà de la simple appréhension physique du territoire, ce sont aussi ces relations à l’environnement et aux autres qui sont évoquées et bousculées. Explorer le monde nous confronte à l’impact de nos civilisations. L’aventure est loin d’être anecdotique, à l’image de cette exposition qui suscite de nombreuses réflexions auprès du visiteur du dimanche qui ose s’y aventurer.
Stéphane Baillet
Crédit photos : Bertrand Lozay « la marche à ne pas suivre »
Crypte Sainte-Eugénie de Biarritz. Jusqu’au 29 janvier 2012. Tous les jours de 14 à 18h, sauf mardis et jours fériés. Entrée libre.
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