Au Salon du polar à Pau: « Le Bar parfait » de Jean-Bernard Pouy, aux éditions In8


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Au Salon du polar à Pau: « Le Bar parfait » de Jean-Bernard Pouy, aux éditions In8

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/09/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Jean-Bernard Pouy est un habitué des émissions de Françoise Treussard sur France-culture « Des papous dans la tête ». Il sera au théâtre Saint-Louis, à Pau, avec ses fidèles acolytes Lucas Fournier, Hervé Le Tellier, Serge Joncour et Patrick Besnier, que l’on entrevoit à la fin de la nouvelle, dans ce qui pouvait être LE bar parfait, sous l’apparence d’un intello babacool qui pratique les homophonies approximatives de Raymond Roussel. On y était presque dans le bar parfait, place Pigalle, à l’heure du rouge, dans un « bar anodin (…), petite clientèle bigarrée, (…),comptoir en cuivre rutilant, barman à moustache, patron à moustache, et serveuse à moustache aussi », avec un canon de Beaujolais, une « purée septembrale » , comme disait Rabelais, à trinquer avec un type, à la voix douce qui tente désespérément de vous surprendre. Mais patatra ! Voilà que les gangsters, que l’on suit depuis le début ( sans jamais vraiment accrocher…), débarquent dans le rade ! Il fallait bien trouver une fin à cette quête infinie. Car il semble, au vu de cette étude empirique des zincs de Paname, cette « étude sans conclusion. Une thèse sans publication, avec une soutenance de tous les instants », que le bar parfait n’existe pas. À moins qu’un jour on trouve un troquet qui propose au comptoir des tranches de Comté et un verre de Savagnin du Jura, un vin jaune ou un Château-Chalon… Mais là c’est de l’utopie.

Les critères du bar parfait.
Lors de son enquête minutieuse JB Pouy envoie le professeur Nimbus dans les cordes. Pourquoi un ivrogne ne pourrait-il pas utiliser un protocole scientifique ? Alors il est parti d’une hypothèse (le bar parfait), et de critères (grosso modo : l’ambiance, le barman, le buveur d’à côté et la qualité de la bibine) qu’il confronte aux bars qu’il rencontre en suivant méticuleusement le sens du Monopoly, de la rue Lecourbe à la rue de la Paix.
Mais reprenons depuis le début : dans le bar parfait, d’abord, il y a le vin blanc, ensuite viendra l’heure du rouge, car : «  le vin est un liquide rouge sauf le matin où il est blanc ». JB Pouy cite Prévert, l’expert. Mais attention, pas du muscadet, sauvignon ou autre cubi qui envahissent les troquets : un blanc qui « hérisse la langue ». Ensuite, car « boire ça ne se résume pas à avaler du liquide », il y a le désir de boire, accompagné d’un barman serein, et de pouvoir écouter, la musique en sourdine, les trucs extraordinaires qui se racontent, sans que rien ne puisse distraire l’amateur « de toutes ces petites choses qui font qu’un bar peut concourir à la perfection. » Il y aussi « le parisien » qui doit être sur le comptoir entre les oeufs durs et les lamelles d’emmental, « même si c’est de la dentelle ». Un comptoir digne de ce nom devrait avoir honte de servir ces cacahouètes dégueulasse ou ces chips salés qui poussent à la consommation. « Dans un bar parfait, on ne te donne pas une pièce grisâtre pour pouvoir aller pisser (…), on ne doit jamais entendre le patron gueuler sur le serveur ou le Tamoul en cuisine.(…) Un bar n’est pas une entreprise, c’est un refuge. Hors du temps quotidien. On ne doit pas y percevoir le réel. Le réel, c’est fait pour être rêvé. »

photo : Aqui.fr

Olivier Darrioumerle

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