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PUBLIÉ LE 05/07/2013 PAR Solène MÉRICDans son spectacle «Baila de Palabra», Mercedes Ruiz va «au plus simple», sans oublier jamais le lègue de la tradition flamenca qui précède son art. Simple mais efficace. Seulement accompagnée d’un guitariste (Santiago Lara) et de son chanteur (David Lagos) dont les talents ont régulièrement été mis à l’honneur dans le spectacle, elle enchaîne avec talent, grâce et grande technicité des danses aux chorégraphies épurées. Pour autant, les aficionados du flamenco puro, et ils sont nombreux au festival de Mont-de-Marsan, y ont trouvé leur bonheur.
La bailaora n’a en effet pas manqué l’occasion de démontrer toute sa maîtrise de la bata de cola, du châle, des castagnettes ou de son agilité à enchaîner d’impressionnantes séries de zapateos, faisant dire à certains dans le public «qu’elle a la grâce d’une femme et la force d’un homme». Et pour cause, elle danse la farruca en pantalon et bolero comme le faisait à son époque une certaine Carmen Amaya dont Mercedes Ruiz pourrait prétendre une filiation; elle dont la famille n’est pourtant ni gitane, ni flamenca. Cette nouvelle reine du flamenco, dont le sourire rayonne en toute circonstance, a enflammé la salle du Café cantante par un spectacle, «une pure merveille», que les amateurs n’oublieront pas de si tôt.
Profondeur et sensibilité du cante flamencoAutre représentation mémorable, celle du concert livré par Esperanza Fernandez et Arcangel proposé en deuxième partie de soirée. Après le concert de pianos «Dos almas» ce mercredi soir, ce concert de cante est la deuxième création conçue par la directrice artistique du Festival à l’occasion de son 25ème anniversaire. Comme elle l’expliquait quelques heures avant le concert, Sandrine Rabassa a eu une imagination auditive de ces deux voix. «C’est comme si j’avais eu une table de mixage dans la tête, l’idée d’une fusion de la tessiture de ces 2 voix». Une idée qui a en effet bel et bien fonctionné. La voix d’Arcangel souvent décrite comme la «plus optimiste et la plus passionnée des jeunes cantaores flamencos» fusionnant avec celle d’Esperanza Fernandez, puissante et d’une grande variété dans les nuances a permis de livrer là encore, une représentation attachée à la tradition et aux racines flamencas, chères aux deux artistes, mais dans une forme peu commune. Comme l’avait prédit la directrice artistique, ce duo a donné l’occasion au public landais de «toucher à la profondeur et la sensibilité du cante flamenco».
Sur scène, au côté des deux chanteurs visiblement heureux de se retrouver et enthousiasmés de travailler ensemble (une première!), les deux guitaristes qui les accompagnaient ont également ravi le public de leurs prouesses. Une belle soirée conclue par une ovation debout aux chanteurs.
