Arte flamenco 2016 ouvre le champ des possibles


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Arte flamenco 2016 ouvre le champ des possibles

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/07/2016 PAR Solène MÉRIC

Les « photos-tableaux » de Javier Caro à travers les mises en situation des danseurs, chanteurs, ou encore critique et journalistes spécialisés, ouvrent selon lui « un nouveau monde de possibles ». Des univers qui bien souvent rapprochent le flamenco d’autres disciplines, telles que le littérature, le peinture l’opéra, la toromachie ou l’art contemporain et proposent des représentations autres que celles de la photographie « classique » du flamenco qui prend sur l’instant les artistes en spectacle, sur scène ou dans les coulisses.
C’est dans le décor coloré d’une quinzaine des œuvres de Javier Caro qu’a officiellement été lancé la 28ème édition du Festival, quelques heures avant que n’entre sur la scène de l’espace Mitterand, la danseuse étoile du flamenco, Sara Baras. Une première visite de la bailaora qui marquera sans doute pour longtemps les chanceux spectateurs de ce lundi soir.

Les spectateurs suspendu… à ses piedsIl faut dire qu’avoir un nom en palindrome, vous aide peut-être aussi à entrevoir tous les possibles, à vous convaincre qu’à force de travail et de volonté, car tout le sang sévillan ne pourrait y suffire, vous maîtriserez le « zapateado », le claquement rapide des pieds de la pointe au talon, comme personne. Un acharnement payant. « Elle est considérée comme la meilleure des meilleures. On dit d’elle qu’elle pratique un « zapateado limpio », clair », confirme Sandrine Rabassa.
Et pour cause, c’est avec force, fougue, grand sourire, et une rapidité exceptionnelle, que Sara Baras tape, piétine, et danse sur la scène de l’espace Mitterrand. Une technique des pieds, propre, sans accrocs, sans hésitation, sans peine apparente, bref « limpieza », malgré la grande prouesse que représente cet exercice, habituellement préféré des danseurs masculins. Une démonstration de force et d’agilité de la danseuse, laissant les spectateurs suspendus à ses pieds, dont la dextérité a, à plusieurs reprises, donné l’impression que la danseuse, s’il n’y avait eu l’echo du martèlement de ses talons, ne touchait plus sol.

Les voix du panthéon personnel de Sara BarasMais « Voces », est loin de n’être qu’un spectacle de technique pour la technique, c’est avant tout un hommage de la danseuse à six maîtres du Flamenco. Les chanteurs Camaron de la Isla et Enrique Morante, les guitaristes Paco de Lucia et Moraito et les chorégraphes Antonio Gades et Carmen Amaïa, la première femme, dans les années 30 à voir dansé en pantalon, et taper du pied comme un homme, amatrice elle aussi de l’exercice du zapateado.
Six artistes du panthéon personnel de Sara Baras qui au cours du dernier siècle ont chacun ouvert ou apporter quelque chose de nouveau au Flamenco. Des artistes dont la flamme était bien présente sur scène ce lundi, appelée par les chorégraphies, compas, chants, musiques et mise en lumière travaillée de Sara Baras et de sa compagnie. Leur voix, pour certains d’entre eux se sont faites entendre tout au long du spectacle, évoquant quelques unes des grandes thématiques et valeurs qui font l’âme du flamenco et de ses artistes : la guitare, le travail et l’inspiration, la douleur et l’amour, le chanteur et le torero, la technique, l’exigence, la liberté, les gitans… Des voix inspirantes pour l’étoile de Cadiz qui a ouvert le Festival ce 4 juillet.
Des messages bien compris par les spectateurs qui ont (bien-sûr…) salué debout la prestation de la compagnie et de sa danseuse chorégraphe, mais n’ont pas hésité non plus en cours de spectacle à une longue interruption d’applaudissement, et de claquements de talons, pour célébrer une des impressionnante démonstration de la belle Sara.

Un bonheur du public à la scèneQuelques heures avant le début du spectacle, Sandrine Rabassa se disait plutôt fière d’avoir pu faire venir la danseuse dans le cadre du festival montois pour une représentation unique. Et pour cause, la faveur est plutôt rare, puisque « Voces » fréquente davantage les grandes salles des capitales internationales, pour deux ou trois prestations, avant de repartir vers une autre salle prestigieuse.

Une fierté que la directrice artistique a donc eu raison de faire valoir pour le bonheur du public montois. Un bonheur transmis jusque sur la scène, Sara Baras, en fin de spectacle, piquant le micro de l’un de ses chanteurs pour quelques mots de remerciement au public, et au Festival qu’elle a volontiers classé parmi les plus grands. Sa présence ce lundi soir n’a fait que le confirmer.

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