Api, la supérette qui ouvre dans les villages sans commerce


La start up bordelaise Api déploie un nouveau modèle de supérette pour les communes éloignées des centres commerciaux. La première implantation à Claix (Charente) réjouit déjà les habitants. 40 implantations pourraient suivre en Nouvelle Aquitaine.

Les entrepreneurs d'Api Alex Grammatico, Julien Nau, et Jean-Luc Treillou, avec la directrice générale, Marie-Laure Basset.Api

Les entrepreneurs d'Api Alex Grammatico, Julien Nau, et Jean-Luc Treillou, avec la directrice générale, Marie-Laure Basset.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 23/12/2022 PAR Cyrille Pitois

Avec 1035 habitants, la commune de Claix buttait depuis longtemps sur une problématique de commerce local. Son maire, Dominique Pérez raconte: « Nous espérions une implantation depuis très longtemps. J’avais rencontré Système U et Intermarché en 2009. Il aurait fallu que la commune construise un bâtiment. Et en cas d’échec, c’était un local dont nous n’avions aucun autre usage. » Et puis Api est arrivée, avec son étonnant mobil home bardé de bois posé sur une placette gravillonnée. « Ca nous a couté à peine 2000 euros pour le branchement électrique. »

En échange d’un simple branchement électrique

La directrice générale d’Api, Marie-Laure Basset, confirme. « Nous ciblons les communes de plus de 750 habitants, dans lesquelles il n’y pas ou plus de commerce et qui sont situées à un quart d’heure au moins d’un supermarché. Nous demandons exclusivement une décision à la majorité du conseil municipal et un branchement électrique. »

700 références dans la supérette ApiApi

Les supérettes Api proposent 700 références de tous les rayons, sauf l’alcool.

Il aura quand même fallu presque deux ans de travail à cette entreprise à mission dont les fondateurs sont originaires de Charente, pour aboutir à l’ouverture de ce commerce un brin révolutionnaire. Si il y a bien une gérante, elle est en charge de cinq boutiques simultanément. Elle est présente tous les jours à un horaire fixe, pour ceux qui veulent papoter un peu. Le reste du temps, le magasin fonctionne en autonomie. Un QR code sur le smartphone (ou sur une carte physique) pour ouvrir la porte, 700 références à disposition à l’intérieur et un système de caisse automatisée permettent de remplir son panier à toute heure, même tard le soir ou le dimanche.

Et aussi du pain frais, des oeufs et des huîtres pour Noël

Un accord avec le distributeur Carrefour permet de proposer 70% des produits à des tarifs identiques à ceux de la grande distribution. « C’était l’enjeu, éviter le surcoût qui motive souvent les kilomètres supplémentaires, » précise Marie-Laure Basset.

Plusieurs producteurs locaux (pâtes bio, miel, œufs…), un boulanger qui livre du pain frais chaque matin et la presse locale complètent l’offre de proximité issue du territoire. A la veille des fêtes, le producteur d’huîtres Christophe Gaboriau est lui aussi présent les 23 et 24 décembre.

Je suis un maire heureux et je le serai encore plus dans quelques mois quand Api aura transformé l’essai, car je sais que les chiffres sont têtus.

« Dès le premier mois, 800 cartes ont été créées, » se réjouit le maire. « Il y a une émulation dans la commune.» Et les signaux positifs sont déjà visibles : dans un bâtiment voisin la mairie accueille désormais un prothésiste ongulaire et un truck de burgers se pose à proximité. « Je suis un maire heureux et je le serai encore plus dans quelques mois quand Api aura transformé l’essai, car je sais que les chiffres sont têtus. » 

Aucun alcool pour protéger les mineurs

Dans cette commune dortoir où les flux sont aspirés par Angoulême, la greffe technologique ne semble même pas impressionner. « Les premiers à se lancer ont été trois couples de 70 ans et plus, » raconte Dominique Pérez. Pour Api, Marie-Laure Basset assure avoir réfléchi à un parcours client aussi fluide que possible. « S’inscrire sur l’appli demande à peine une minute et il y a le moins de techno possible dans le magasin. » 

En Charente, quatre supérettes Api seront ouvertes d’ici la fin janvier, les prochaines à Marsac le 13 janvier et Sers. Et pas moins de 40 autres d’ici la fin de l’année en Nouvelle Aquitaine, en commençant par les Deux-Sèvres et la Dordogne. « Nous avons exposé au salon des maires et depuis les demandes affluent. » L’objectif est de 600 installations sur le territoire national. « Mais au moins 2000 communes en France n’ont pas ou plus d’épicerie, ni service de proximité. »  Pour l’instant, le modèle Api se concentre sur l’alimentaire. En attendant d’explorer d’autres services comme la livraison de médicaments ou de colis.

Un seul type de produit n’est délibérément pas proposé dans les supérettes Api: l’alcool. L’équipe a écarté l’hypothèse faute de pouvoir contrôler la vente aux mineurs.

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