Anti-bassines : manifestations sous haute tension annoncées


A la veille d’un rassemblement annoncé comme « historique » par les anti-bassines, les tensions se sont récemment amplifiées. Les manifestations des 25 et 26 mars sont interdites par la préfète des Deux-Sèvres.

DR

Les tracteurs ne sont pas autorisés à circuler autour des communes de Sainte-Soline et de Mauze sur le Mignon ce week-end.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/03/2023 PAR Virginie Valadas

Samedi 25 mars, en Deux-Sèvres, ce n’est pas sur le bitume des villes que les heurts pourraient avoir lieu entre manifestants et forces de l’ordre, mais dans les champs de Sainte-Soline ou de Mauzé-sur-le-Mignon,  en proximité des réserves de substitution d’eau à usage agricole, réserves existantes ou en projet. Pas de manifestation contre la réforme des retraites ici, mais contre les projets de construction ou de mise en service de ces fameuses réserves, plus communément appelées bassines ou méga bassines.

10 000 manifestants de France et de l’étranger (notamment d’Afrique, d’Amérique du Sud et du Canada) sont attendus dans le bocage du Marais poitevin. Ils étaient environ 7 000 lors de la précédente manifestation à Sainte-Soline en octobre dernier. Manifestation qui s’était soldée par des heurts avec les forces de l’ordre.

Une judiciarisation et un durcissement du conflit

A l’annonce de ce cinquième rassemblement déjà qualifié « d’historique » par les organisateurs (Bassines non merci, les Soulèvements de la terre et la Confédération paysanne) dans la foulée de la « Marche du peuple de l’eau » à l’occasion de la journée mondiale de l’Eau le 22 mars, une récente judiciarisation du conflit met de l’huile sur le feu.

En fin de semaine dernière, suite aux plaintes déposées par la Coop de l’eau 79 (qui réunit plus de 300 agriculteurs irrigants) après les dégradations subies en octobre dernier lors des mobilisations, Julien Le Guet, leader du mouvement Bassines non merci, a été mis en garde en vue puis placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de se trouver à Sainte-Soline et/ou Mauzé-sur-le-Mignon et dans les communes alentour le 25 mars. Ce qui semble démultiplier la motivation des anti-bassines, face à ce qu’ils qualifient comme « une tentative d’intimidation et même de déstabilisation ». Outre les trois associations organisatrices, le mouvement anti-bassines a été rejoint par 200 associations et ONG, parmi lesquels la Ligue de Protection des Oiseaux, France Nature Environnement, ainsi que des militants écologistes et de la Nupes.

Un rassemblement interdit par la préfète mais des rendez-vous à Melle soutenu par le maire

La préfète des Deux-Sèvres Emmanuelle Dubée a interdit tout rassemblement et attroupement les 24, 25 et 26 mars. Un arrêté porte sur des interdictions de circulation, notamment au niveau de plusieurs sorties sur la RN11 entre Poitiers, Niort et La Rochelle. Un autre interdit les rassemblements festifs et en musique. Les préfets de la Vienne, de la Charente-Maritime et de la Charente ont également pris des arrêtés dans ce sens.

En parallèle, Sylvain Griffault, maire de Melle (divers gauche) qui soutient le mouvement anti-bassines accueille trois jours de rencontres-débats, de conférences sur le thème de l’eau. Dès ce vendredi 24 mars dans l’après-midi, un convoi de la Marche de l’eau doit converger vers Lusignan au sud de la Vienne où des conférences doivent se tenir.

Mercredi 22 mars, la tension et la violence sont montées d’un cran avec la dégradation de la maison du militant de Nature Environnement 17 Patrick Picaud, fervent militant anti-bassines, dont l’épouse, présente à son domicile au moment des faits, aurait été menacée et insultée. Des tracteurs se sont arrêtés devant la propriété du couple au retour de la manifestation d’agriculteurs organisée à La Rochelle à l’appel de la FNSEA, des Jeunes Agriculteurs et de l’association d’irrigants Aquanide 17. Patrick Picaud est déterminé à porter plainte. Le collectif Bassines non merci dénonce lui, l’absence de protection des militants par les forces de l’ordre.


Cet article fait partie du dossier
Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Deux-Sèvres
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles