Anglet: Alain Rousset sur les lieux et des questions sur la présence du « Luno »


F.D.

Anglet: Alain Rousset sur les lieux et des questions sur la présence du "Luno"

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 06/02/2014 PAR Felix Dufour

Tout, et parfois son contraire, a été écrit hier sur ce naufrage du Luno qui s’est fracassé contre la digue « Les Cavaliers-La Barre » hier à 10h15 à Anglet,  en panne dans la passe de l’Adour à la hauteur de la plage de La Barre redoutable par temps de tempête. Rappelons les faits.
En provenance de Pasajes (Pays basque espagnol), ce bateau espagnol de plus de 100 mètres de long, âgé de 20 ans, vient de faire l’objet d’une révision. Comptant 11 membres d’équipage il vient charger une cargaison de billes d’acier à l’Aciérie de l’Atlantique (ADA) dans le port de Bayonne. Avant d’échouer, il a essayé plusieurs approches. Moteur calé, panne électrique. Futur prisonnier des évènements aussi, Georges Strullu, le pilote du Port de Bayonne chargé d’effectuer la remontée de l’Adour pour le conduire en bordure du quai de l’aciérie. Le capitaine du « Luno » après avoir tenté une manoeuvre de demi tour pour gagner le large décide de s’amarrer pour faire front à une houle de plus en plus forte.
Plus tôt, deux bateaux ont pourtant franchi la barre. C’est alors que vers 10 heures l’amarre rompt et que le bateau part en crabe à la dérive. Une vague plus forte que les autres le rabat en aval du chenal, à quelques trois cents mètres, contre la digue Les Cavaliers-La Barre dont, cet automne, le nez a été renforcé de blocs de plusieurs tonnes en béton armé et de rochers. C’est là qu’il va se fracasser en deux, la poupe du cargo se couchant contre la digue et la poupe allant échouer en aval.

Un hélitreuillage rendu difficile par les conditions météoLes autorités, du préfet maritime au maire Jean Espilondo en passant par le sous-préfet Dalemne et naturellement le directeur du port, sont averties rapidement des dégâts  et sont sur les lieux quand le premier hélicoptère de la gendarmerie, un Ecureuil qui assure les interventions côtières pendant la saison, se présente au dessus de l’épave pour hélitreuiller l’équipage qui s’est réfugié en haut du pont. Mais à ce moment-là, des bourrasques de vent et des averses de grésil s’abattent et rendent périlleuses les manoeuvres d’hélitreuillage. Un autre hélicoptère, un Puma de la base de Cazaux, plus puissant et résistant au vent vient relayer l’Ecureuil et constate aussi que du fuel commence à se répandre autour du « Luno ».  Comme le dira plus tard le commandant Bourgault qui a dirigé le périlleux sauvetage, les naufragés apeurés refusaient de changer leur gilet de sauvetage pour mettre les brassières nécessaires à l’hélitreuillage.
Pendant ce temps la foule avertie par les réseaux sociaux et une alerte info de lSud Ouest sur son site internet, grossit à une vitesse impressionnante. Le sous préfet demande le renfort des CRS pour faire respecter un vaste périmètre de sécurité sur quelques cinq cents mètres. Et c’est sous les applaudissements que les premiers rescapés sont récupérés et conduits vers une cellule psychologique aménagée dans une des pièces de la patinoire voisine. Ces applaudissements saluent le travail héroïque des acteurs de l’opération de sauvetage qui en vingt minutes sont parvenus à évacuer ces otages de l’épave permettant d’éviter que ce fait divers ne se termine en drame.

127 000 litres de fuel dans une soute étancheUn autre souci se présente : sur 127 tonnes de fuel que contiennent les différents réservoirs protégés et qui ont conduit dans la matinée au déclenchement du Plan Polmar. 15 000 litres se répandent, les autres sont contenus dans des réservoirs étanches sur la partie du navire qui se trouve en bordure de plage. Mais jusqu’à quand?

Sans mettre qui que ce soit en cause, le maire d’Anglet, s’interroge quand même face aux caméras de la présence de ce navire devant le port alors qu’une alerte orange était déclarée depuis le week-end. Il a d’ailleurs envoyé un twitt sur le sujet : « Je ne comprends pas comment ce cargo a pu entrer au port par cette mer affreuse ». Il s’inquiète à juste titre des conséquences que ce fuel pourrait avoir les 4,5 kms du littoral angloy. Ce sont ses premiers mots quand il accueille à l’entrée de la patinoire le ministre Cuvellier venu constater les dégâts après avoir souligné le courage de sauveteurs. Un sentiment que partagent d’ailleurs de nombreux témoins, pour la plupart Angloys de longue date qui se souviennent que le port, géré par la Chambre de commerce de Bayonne, a été fermé dans de moindres conditions météorologiques alors qu’une alerte Orange de submersion est en cours depuis le week-end dernier. Inquiétude que rappelait aussi hier, Tximin Latxague, le directeur de Surf Rider foundation.

Alain Rousset avance sa visite Ce matin, Jean Espilondo a rappelé qu’il espérait vivement que l’armateur prenne rapidement en charge l’évacuation des deux morceaux d’épaves, comme du fuel contenu dans les réservoirs. L’épave s’est plus encore enfoncée dans les flots cette nuit. Ce qu’a pu constater aussi le président de la Région Aquitaine Alain Rousset de bon matin.  En effet, ce dernier, qui avait prévu de visiter cet après midi, les installations du Port de Bayonne a avancé son déplacement et présidé une réunion à la Chambre de commerce Bayonne. Nul ne doute que l’échouage du Luno devait faire partie du plat de résistance de ce tour de table. Normalement, en début d’après-midi, il visitera le quai Castel, dans le secteur portuaire de Blancpignon à Anglet.

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