A Talence, en Gironde, les deux candidats se livrent une « guerre sans merci »


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A Talence, en Gironde, les deux candidats se livrent une « guerre sans merci »

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/03/2008 PAR Nicolas César

« Si tous ceux que nous avons séduit pendant la campagne était venus voter dimanche, nous aurions été élus dès le premier tour » déclare, agacé, le maire sortant de Talence, Alain Cazabonne (MoDem). Bien qu’il soit en tête (avec 46,63% des voix), il est conscient que la partie est loin d’être gagnée face à son opposant socialiste, Gilles Savary (44,82%), un des porte parole de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle.

Dès lundi matin, Alain Cazabonne a donc repris le chemin du terrain. Direction, la cité de Thouars, à quatre kilomètres de Bordeaux, où vivent dans les HLM, 5 500 personnes, dont de nombreux jeunes, qui n’ont pas voté. Dès son arrivée, des habitants l’accostent et évoquent les élections. « Désolée, je ne suis pas allée voter. Je pensais que vous seriez élu monsieur Cazabonne » s’excuse poliment Ksel, jeune maman d’une vingtaine d’années. « Dimanche, je voterai. Je n’oublie pas que j’ai eu un logement grâce à vous. » ajoute t-elle. Riahi, 60 ans, père de deux enfants promet, lui, de « faire campagne pour le maire ». Un de ses fils, Brahim, a été embauché à la mairie, avec trente autres jeunes du quartier. « Mon fils a appelé tous ses copains pour qu’ils votent dimanche prochain » assure Riahi. Alain Cazabonne « entretient » ses réseaux, car, sur les 22 000 inscrits, 7 400 n’ont pas voté. Et pour gagner, il doit absolument convaincre l’électorat populaire, dans cette ville universitaire, où l’on penche à gauche aux élections nationales. Visiblement, quelques uns sont séduits. « J’ai ma carte au PS, mais là je voterai pour vous. Aux élections municipales, c’est l’homme qui nous intéresse, pas le parti. Vous, on vous connaît. Je ne vote pas pour un inconnu », explique Adja, la trentaine.

« Le terrain, j’y suis toute l’année ! »

Des propos qui font sursauter Gilles Savary, le candidat socialiste, député européen. « Le terrain, j’y suis toute l’année ! Le maire achète ces jeunes des cités, en leur distribuant gratuitement des places pour les matchs des Girondins de Bordeaux, pour qu’ils véhiculent ce discours. » « Gilles Savary est un menteur » rétorque Alain Cazabonne, qui envisage de porter plainte contre lui pour diffamation. « La vérité est sur le terrain » répond le candidat socialiste. Aujourd’hui, il est dans le quartier Henri Brisson, un quartier résidentiel pour du « porte à porte ». Il sonne, on lui ouvre aussitôt. « Bonjour, on fait campagne. » « Ah, mais, je vous connais, vous êtes Gilles Savary ! » répond Nils, une trentaine d’années. « Vous voyez que je ne suis pas un inconnu » souligne le candidat socialiste. Des habitants l’encouragent. « Nous espérons que vous allez passer. On s’y emploie » clame Mireille, 69 ans. Deux maisons plus loin, Gilles Savary engage la conversation sur les projets en cours dans le quartier. « Vous avez vu, ils vont faire des logements et même une crèche à deux pas de la voie ferrée, c’est aberrant ! » Françoise et son mari acquiescent : « on votera pour vous ». Lorsque les gens sont absents, il dépose un petit mot, écrit à la main, par lui-même. On peut y lire : « bonjour, j’ai besoin de vous dimanche, merci. » Après deux heures de porte à porte, le candidat socialiste s’en va, avec le sentiment que la « victoire est à portée de mains ». Pour lui, les dés sont déjà jetés. Il pense que le report des voix des deux autres listes (LCR et divers gauche, soit 7% des voix au total) présentes au premier tour, devrait se faire sur son nom. Mais, derrière cette élection, et cette campagne si « électrique », se cache un autre enjeu. De taille. En cas de victoire de Gilles Savary, la gauche est assurée de conserver la présidence de la communauté urbaine de Bordeaux. En cas de défaite, tout reste ouvert. Alain Juppé, fraîchement réélu à Bordeaux, en est bien conscient. Hier soir, il s’est lui-même déplacé pour soutenir le candidat MoDem, Alain Cazabonne.

Nicolas César

Photos aqui: GilleS Savary, micro à la main et Alain Cazabonne

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