A Lacq, trois usines E-cho pour décarboner le transport


Ca bouge sur le Bassin de Lacq, et les choses vont s’animer plus encore dans les prochains mois avec la concertation publique autour du triple projet E-cho qui vise à répondre à l’enjeu de la décarbonation des transports maritime et aérien.

Benoît Decours, Pascal Pénicaud et Diane BeaucardSolène MÉRIC | Aqui

Benoît Decours, Pascal Pénicaud co fondateur d'Elyse et porteur du projet E-CHO et Diane Beaucard, coordinatrice de la consultation préalable du projet.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/10/2023 PAR Solène MÉRIC

Porté par la PME industrielle lyonnaise Elyse Energy, le projet E-cho, est la formule 3 en 1, pour un projet d’e-énergie qui devrait pleinement entrer en service en 2028. Pleinement car les deux premiers sites du projets sont prévus pour 2027. D’une part, HyLacq, une usine de production de 72 000 tonnes d’hydrogène bas carbone par électrolyse de l’eau, implantée sur l’ancien site de Rio Tinto sur les communes de Mourenx, Pardies et Noguères, et d’autre part un site de production de 200 000 tonnes de e-méthanol, eM-Lacq, à Lacq.

L’émergence d’un pôle de production de carburant durable

Le troisième site, qui vise à la production de 75 000 tonnes e-biokérozène, appelé BioTjet, est celui qui avait été annoncé en grande pompe en juin dernier par le Président Macron lui-même lors d’une visite d’une usine de moteurs d’avions du groupe Safran, en Seine-et-Marne. Et pour cause, si le e-méthanol permettra de répondre à l’enjeu de décarbonation du transport maritime, BioTJet, implantée à cheval sur les communes de Pardies et Bésingrand, sur les friches de l’industriel Yara, viendra, elle, répondre à ce même enjeu pour le transport aérien.

Au total ce sont 65 ha de foncier, sur lesquels un gros travail de dépollution est aussi au programme, et là qu’émergera ce « pôle de production de carburant durable », comme le qualifie Pascal Pénicaud, président et cofondateur avec quatre autres associés d’Elyse Énergy.

Outre un large foncier libéré, le bassin d’implantation de ce pôle, riche « en compétences d’ingénierie, d’opérateurs et d’exploitant », et aussi « riche en synergies avec son environnement industriel », précise Benoît Decours cofondateur et associé Durabilité et Affaires Publiques d’Elyse. Sont en effet envisagés « des échanges de chaleur verte nécessaire pour certains de nos procédés mais aussi la valorisation du CO2 industriel, capté localement, à travers le projet de production d’électro-méthanol ».

Une filière à construire autour des résidus de biomasse

Autre atout du bassin de Lacq pour cette implantation : la présence « de l’ensemble des ressources qui sont nécessaires pour les projets : l’électricité, l’eau, le carbone et les résidus de biomasse ». Pour l’eau indispensable à la production de l’hydrogène, c’est « 1,8 % du débit d’étiage du gave de Pau » qui pourrait être prélevé. Côté biomasse seront notamment valorisés, grâce à une technologie spécifique, des résidus agricoles et des bois déchets, aujourd’hui non valorisés, mais aussi de la ressources issue de gisements forestiers.

Projet d'un bâtiment , celui de l'usine d'e-méthanol Elyse Energy

L’usine de production d’e-methanol, un des trois sites envisagés sur le bassin de Lacq dans le cadre du projet E-CHO

Pascal Pénicaud anticipe déjà certaines critiques, « l’idée n’est pas de raser des forêts pour faire voler des avions », et de préciser, « c’est aussi pour cela que l’on a choisi de produire de l’hydrogène. Il nous permet de diviser par deux la ressource biomasse nécessaire pour produire le kérozène ». C’est pour autant toute une filière qui est à faire sortir de terre pour ce qui est de cet approvisionnement en biomasse.

Ce sujet des ressources sera sans doute un des points chauds de la phase de concertation préalable qui s’ouvre ces jours-ci autour du projet. Une concertation motivée par la nature du projet et son budget d’investissement estimé à 2 milliards d’euros.

Concertation préalable

Durant trois mois, et sous l’égide de la Commission nationale du débat public, le grand public comme les interlocuteurs institutionnels et économiques sont invités à s’informer et contribuer autour du projet « tel qu’il est aujourd’hui », précise Diane Beaucard, directrice de Neorama Conseils qui coordonne la concertation.

La participation du public prendra plusieurs formes à travers « des ateliers thématiques, et deux conférences débats dédiés au sujet des ressources, mais aussi des rencontres mobiles où c’est nous qui irons vers le public avec des stands installés sur des marchés notamment ». L’enjeu de cette nouvelle phase du projet est « de discuter de l’opportunité d’un projet comme celui là, ici et maintenant, avec un point de vue technique pour éclaircir le plus en amont possible. » Une étape « fondamentale, selon le président d’Elyse, car elle permettra de nourrir la conception du projet ».
Autre espace de la concertation préalable qui se terminera le 17 janvier, « pour ouvrir sur une concertation continue », précise la coordinatrice, le site  e-cho-concertation.fr où chacun peut retrouver l’ensemble des informations sur le projet et les vidéos des conférences, ainsi que des espaces de contribution.

Du point de vue des retombées économiques du projet, « 800 emplois devraient être créés autour de ce projet, dont 200 emplois directs et 600 emplois indirects » assurent les responsables d’Elyse. 

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