A Biarritz, une Amérique latine culturelle, joyeuse et festive


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A Biarritz, une Amérique latine culturelle, joyeuse et festive

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 26/09/2015 PAR Felix Dufour

Biarritz ne s’était jamais véritablement remis que Cannes lui souffle « son » Big Festival de cinéma. Pendant des années la perle de la Côte des Basques a recherché longtemps ce copié-collé qui  lui permettrait de prendre sa revanche. Et puis il y a 24 ans, Biarritz qui a toujours privilégié ses relations avec l’Amérique latine s’est lancée dans un Festival du film latino-amércain. Sympa!!! Si ce n’est que médiatiquemet parlant, le cinéma d’un sud  le plus souvent en lutte contre des régimes politiques, n’avait rien de séduisant a priori pour s’offrir comme Deauville une star sur tapis rouge  afin d’ouvrir les journaux télévisés. Et pourtant il a ancré et multiplié ses racines en ajoutant aux reportages, des courts et longs métrages, classiques comme tout festival cinématographique digne de ce nom toute une animation qui a véritablement séduit le Pays basque. Aux rencontres littéraires de qualité exceptionnelles, souvent programmées par Jean-Marie Lemogodeuc, universitaire spécialiste des études ibéro-américaine, le Latino, comme on l’appelle, est la manifestation culturelle la plus fréquentée de la Côte Basque. Expositions d’oeuvres et artisanales, restaurant, musique sont venus l’enrichir avec bonheur.

« Nous avons le même budget depuis des années, 700 000 euros mais avons bien progressé » lancait avec malice le délégué général. Nous avons même eu recours, avec succès, au financement participatif, (crowd funding) pour payer deux billets d’avion à des cinéastes. L’an dernier, 35 000 spectateurs se précipitaient dans des salles où l’on a refusé du monde. Nous avons un problème de jauge, du nombre de lieux de projections. »

Comme l’an dernier, les abonnements mis en circulation ont vite été épuisés, comme d’ailleurs bloqués le nombre de lycéens (500) qui auront le privilège  de perfectionner leur maitrise de la langue de Cervantes. De quoi rendre Biarritz amoureux de son festival de septembre. « Les financements nationaux ne vont plus vers les festivals qui ne sont pas reconnus dans leur ville », assurait-il. Dans la station balnéaire villégiature d’Eugénie de Montijo, la question ne se pose même plus.
Aussi, le trio d’organisation, Marc Bonduel, le délégué général, Jean-Marie Lemogodeuc, le nouveau président de l’Association et Lucile de Calan, chargée de sélection, (au centre sur notre photo) avait le sourire pour la présentation de cette 24e édition qui comptera au sein de son jury le chanteur Bernard Lavilliers grand baroudeur de la culture latino, la comédienne Sophie Duez parmi les six membres du jury long métrage -10 films en compétition-présidé par Alan Pauls qui animera une rencontre littéraire mercredi. Laure Adler, journaliste à la télévision et à la radio présidera, elle, évidemment le jury des documentaires dont l’organisation a reçu…650 propositions d’oeuvres pour 10 films en compétition!

L’Equateur à l’honneurChaque année Biarritz met un pays à l’honneur. Si l’ouverture de ce lundi à la Gare du Midi était assurée pour la première fois par un film du Guatemala, « Ixcanul », de Jayro Bustamante, en présence du réalisateur, c’est l’Equateur qui sera le fil rouge de cette 24 édition. « Notre souhait, depuis deux ans était de faire découvrir ce cinéma quasiment inexistant, jusqu’à présent, préçise  Lucile de Calan. Pas de distributeurs, ni de producteurs, des réalisateurs les réalisaient sur DVD et allaient les vendre au marché. C’est un pays dont la production cinématographique a décuplé grâce à la création d’un Institut cinématographique. En 2007, un film par an était produit, il y en a eu 20 en 2014. »
Marc Bonduel d’ajouter; « c’est un pays politiquemet très intéressant », ajoute Marc Bonduel. Et de fait, la série documentaire de Pierre Carles sur le président de gauche Raphael Correa au pouvoir 2007, « Correa si, Correa no

 » et surtout « Opération Correa, Les ânes ont soif » ne manqueront pas d’interpeller le public.

Marc Bonduel et Festival

Mais le focus équatorien ne se limite pas à son président: les festivaliers  dégusteront dix long métrages avec « Abuelos », de Carla Valencia Davila. Abrazo -c’est le nom des récompenses biarottes- du meilleur film documentaire lors de l’édition 2011, il ouvrira le bal d’une série de dix projections.

Sepùlveda troisième……et des concerts à la pelleNous l’avons écrit, en dehors des salles de projection, ce Latino est d’une richesse inouie en matière de culture et d’animations. Ainsi, la deuxième rencontre littéraire  animée par Philippe Lefait fera salle pleine avec le retour pour la troisième fois de l’écrivain, journaliste et réalisateur chilien Luis Sepùlveda (vendredi 2 octobre) qui présentera son dernier recueil de nouvelles, « L’Ouzbek muet et autres histoires clandestines ». Auteur de « La Folie Pinochet » en 2003 et « Histoire d’un escargot qui découvrit la lenteur » en 2014, « Sepùlveda raconte des histoires irresistiblement drôles et tendres en hommage  à un temps où l’on pouvait rêver », assure son éditeur, Métaillé. On ne peut que le croire…

Comme on pourra en lire le détail sur le site du festival (ci-dessous), les animations ne manquent pas, avec des concerts tous les soirs au village, de 19 heures à 2 heures du matin, dont le groupe Che Sudaka qui fusione cumbia, ska et cutures sud américaine mais aussi, à la Gare du midi, mercredi à 21 h avec une légende de la bossa nova Toquinho et la violoncelliste Ophélie Gaillard qui présenteront « Alvorada ». Avec aussi, tenez-vous bien, des DJ…equatoriens, Demboski et brésiliens Deejay R-Jay, qui entame sa sixième participation au Festival Biarritz Amerique latine…

Un Lion d’or à la Mostra pour un Vénézuélien en compétitionC’est un signe pour cette 24e édition: la célèbre Mostra de Venise vient de décerner un Lion d’or du réalisateur au Vénézuélien Lorenzo Vigas, en compétition cette année à Biarritz avec ce premier film, « Desde alla », tourné à Caracas. Avec un Lion d’argent au metteur argentin, Pablo Trapero, le directeur de cet événement Alberto Barbera avait déclaré lors de son ouverture: « L’Amérique latine me semble le continent des plus grandes promesses cinématographiques ». Voilà 24 ans que Biarritz les avait anticipées.

Tout le détail du programme sur www.festivaldebiarritz.com

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