Une pré-formation pour les futurs vétérinaires à Limoges en 2021


Corinne Mérigaud
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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 09/12/2020 PAR Corinne Merigaud

Après Maison Alfort, Toulouse, Lyon et Nantes, le projet de cinquième école vétérinaire est en train de prendre forme en Haute-Vienne même si les négociations avancent doucement. Le Président de la Région s’est entretenu, le 7 décembre, avec le Président du Syndicat national de vétérinaires, le Président régional de l’Ordre, le directeur de l’Ecole vétérinaire de Toulouse et la direction régionale de l’agriculture. Il faudra cependant patienter quatre à cinq ans pour voir sa concrétisation. Mais d’ici là, les candidats aux études de vétérinaire pourront se former dans la cité de la porcelaine.
« On devrait avoir à Limoges dès la rentrée une pré-formation pour ceux qui se destinent à ce métier annonce Alain Rousset, cette idée d’école vétérinaire répond à plusieurs objectifs. Premièrement la Nouvelle-Aquitaine est la première région agricole de France ; deuxièmement, on forme 50 % de nos vétérinaires à l’étranger enfin, il y a plusieurs enjeux autour de l’accompagnement du bien-être animal et de la transition agro-écologique sachant que ce métier va évoluer, même si aujourd’hui, on soigne plus les chiens et les chats que les animaux de la ferme. » L’école sera publique mais le président Rousset ne compte pas attendre l’agrément délivré par le Ministre de l’Agriculture pour valider cette école. Si la localisation n’est pas encore déterminée, il souhaite un site « pas loin du CHU. Nous aurons le soutien du CHU, un certain nombre d’enseignements y seront dispensés, et le soutien de l’Université. »  L’école devrait accueillir jusqu’à 160 étudiants avec une montée en puissance au gré de l’arrivée de chaque promotion. 

Le projet « One health » sur l’antibiorésistance

Autre projet qui avance « One Health » (une seule santé) porté par l’Université de Limoges depuis l’an dernier suite à un colloque qui avait réuni des professionnels de santé issus du monde médical et du monde animal. Il avait pour but de dresser un état des lieux de l’antibiorésistance, d’évoquer des stratégies de lutte, des innovations pour traiter des infections bactériennes et leur impact environnemental. Un colloque qui résonne fortement aujourd’hui dans ce contexte de pandémie. L’idée est de créer des passerelles entre la santé humaine, animale et végétale afin de mieux anticiper de futures crises épidémiologiques. Ce positionnement conférerait à Limoges une visibilité plus importante dans ce domaine. « On serait les premiers en France et en Europe à se lancer sur cette stratégie une seule santé en décloisonnant le monde de la santé humaine et de la santé vétérinaire constate Alain Rouset, nous allons embarquer tout le monde et fonctionner en réseau à l’échelle de la région. »
L’accueil semble déjà très positif de la part des milieux professionnels et agricoles. « Les vétérinaires connaissent mieux le coronavirus que les médecins et si on avait utilisé un peu plus les laboratoires vétérinaires, on serait allé plus vite sur les tests et cela aurait coûté deux fois moins cher à l’Assurance Maladie. »


Le campus des formations paramédicales ouvrira à Limoges en février prochain.

Un campus des formations médicales ouvrira en février

Autre chantier bien avancé, le Campus des formations publiques paramédicales, en travaux grâce à un engagement de la Région de 8,1 millions d’euros. Situé dans les anciens locaux du Centre régional de documentation pédagogique, face à la Faculté des Lettres de Limoges, le bâtiment est en cours de réhabilitation et d’extension. Il regroupera sept instituts ou écoles du CHU et de l’Université aujourd’hui dispersés en ville. A partir de février ou mars, ce nouveau campus accueillera près d’un millier d’étudiants, de futurs infirmiers formés à l’lFSI, des cadres de santé de l’IFCS, des aides-soignants de l’IFAS, des ambulanciers de l’IFA, des infirmiers anesthésiste de l’EIADE et de bloc opératoire de l’EIBODE et des ergothérapeutes, kinés et orthophonistes formés à l’ILFOMER mais à l’étroit dans des locaux pas toujours adaptés.
Ces étudiants sont en formation initiale, stagiaires de la formation professionnelle pour une grande partie, mais aussi salariés en formation professionnelle et demandeurs d’emploi. Le campus qui s’étendra sur 3 950 m² dont 2 050 m² de bâtiments neufs comptera 31 salles d’enseignement, un espace de simulation, huit espaces de travail, deux amphithéâtres de 150 places, 29 bureaux ainsi qu’un espace de vie étudiante, une salle des professeurs et des locaux techniques.
L’objectif de la Région est de créer un lieu unique d’enseignement favorisant le développement d’une approche pédagogique fondée sur la pluridisciplinarité et les échanges entre professionnels grâce à de nouveaux moyens pédagogiques et numériques afin de garantir des formations au service des patients. Ainsi, des enseignements communs à l’ensemble des écoles et instituts seront proposés pour faciliter le partage d’expériences et d’expertises entre étudiants/formateurs et développer des séances pluri-professionnelles de simulation en santé. « Ce bâtiment représente la formation de milliers de professionnels de la santé qui sont aujourd’hui essentiels pour la sécurité sanitaire de nos concitoyens assure Alain Rousset, nous n’en n’avons pas assez formés par le passé, étant soumis à des numerus clausus et quotas. Nous voulons augmenter le nombre d’infirmières, d’aides-soignants et d’auxiliaires de vie également pour accompagner les personnes âgées. »
La Région finance trois écoles d’infirmières en Limousin, un maillage qui permet à des jeunes de suivre leurs études près de chez eux. Pour cette réalisation, de nouveaux modes d’enseignements seront privilégiés. « Ils s‘appuieront beaucoup sur le numérique, l’enseignement à distance et l’expérimentation précise-t-il, nous pourrons utiliser des sources pédagogiques provenant d’autres régions pour monter en compétences. Et ce campus offrira la possibilité de faire des stages, le meilleur moyen pour fidéliser des jeunes sur leur territoire. »

Des attentes fortes sur l’axe Limoges Poitiers

Autre sujet qui fâche celui-là, le projet d’A147 entre Limoges et Poitiers a été inscrit dernièrement à la Commission nationale du débat public, le préalable au lancement de nouvelles études. Si le projet semble à nouveau sur les rails après un coût d’arrêt de plusieurs mois, la Région piaffe d’impatience. Celle-ci s’est engagée à prendre en charge le surcoût de travaux évalué à 30 millions d’euros, à savoir la mise à 2×2 voies d’une portion de 6 km à la sortie de Couzeix et un ouvrage d’art sur Bellac. « On s‘est mis d’accord avec le Département et l’Agglo pour en financer la moitié et d’autre part, la Région est prête à faire l’avance à l’Etat de sa part de 15 millions mais je suis furieux de voir que ce dossier ne démarre pas tempête-t-il, j’ai appris récemment par une lettre du Préfet qu’il allait y avoir encore des enquêtes, l’A 147 est un dossier sensible, il faut qu’il y ait des accords politiques. Quant à la liaison ferroviaire Limoges Poitiers, je suis prêt à y mettre les moyens nécessaires et j’attends que le Ministre Djebbari nous donne des signes de vie. »
Concernant la ligne TER Limoges-Angoulême interrompue à Saint-Junien depuis plus de deux ans en raison d’un réseau vétuste, la Région a mis sur la table 184 millions d’euros dans le contrat de Plan Etat Région et elle attend que l’État prenne sa part. « Il n’y a pas d’argent contrairement à ce qu’on pense lance-t-il, on a un discours de l’Etat sur l’argent qui coule à flot et à l’atterrissage, on a rien ! Dans le CPER, il veut seulement faire le rattrapage de son retard sur les deux ans à venir et dans l’immédiat, il ne veut pas que je présente un programme sur 2020-2027. On est en train de se battre, il reste le plan de relance mais il est plus sur les routes que sur le fer. »

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