Trudy, l’Américaine qui voulait voter en France : Aqui !

Quand on lui demande son âge, Trudy répond « je ne suis pas jeune et un peu vieille ». Elevée dans l’enthousiasme du gouvernement de Roosevelt, le dernier résultat du scrutin présidentiel américain a été un choc pour la démocrate. « C’était une campagne très sale. Donald Trump n’a aucune politesse, aucune discipline, aucune diplomatie. C’était très vulgaire, ça faisait appel aux instincts les plus bas des électeurs, ce qui m’a grandement déprimée et m’a fait honte en tant qu’Américaine. »

Elle suit la politique française depuis les années 2000. En 2017 son choix n’est pas encore fait. Même si l’expatriée aux grands yeux bleus a déjà essuyé deux refus pour obtenir sa carte d’électeur française, elle s’intéresse à la politique de son pays d’adoption. Trudy doit encore se renseigner pour mieux choisir, mais un candidat sort du lot à ses yeux : Emmanuel Macron. « Il est très attachant. Ni de droite ni de gauche, il sort d’un gouvernement socialiste, mais il sort aussi de la banque Rothschild où il a gagné son million avant ses trente ans. Il ne s’est pas sali dans la politique avec ses promesses rompues. » À l’inverse, elle refuse d’envisager une France avec Marine Le Pen et le Front National. Trudy est une Américaine qui aime l’Europe et la pense indispensable, elle a d’ailleurs été très déçue après le Brexit. Et elle ne comprend toujours pas pourquoi, aujourd’hui, nous manquons à ce point d’humanisme à l’égard des migrants.

Encartée en France au parti socialiste : elle voulait voter DSK en 2011. À ses yeux, les Français « savent se mobiliser et faire les bons choix, comme en 2002. » Et c’est pour cela que Trudy est de gauche, mais peut-être pas autant que si elle était Française.