Ludovic Mathieu, chercheur qui ne se cherche plus


CC/ Flickr - The Kingsway School
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/03/2017 PAR Owen Kerridge - Etudiant EFJ

Dans son bureau saturé de livres, le chercheur de 37 ans incarne un mélange de sérieux et de décontraction et semble droit sorti de la série « The Big Bang Theory”.

« La première fois que j’ai voté à des présidentielles, c’était en 2002. Je vote à droite, ce qui est contradictoire avec mon corps de métier, axé à gauche, comme pour les enseignants» annonce-t-il timidement.

« Dans le milieu de la recherche, on peut dire que je suis une exception», rit-il. « Je ne comprends pas pourquoi les scientifiques votent à gauche. Avec les collègues, on évite de parler politique. Si on à un avis différent, on ne s’en sort plus, c’est un débat sans fin».

Ludovic suit avec passion les débats et rebondissements de la Présidentielle sur France Info ou à la télévision.

« Je ne regarde pas les programmes des candidats, à part pour voir à quel point ils sont mauvais. Quand je vois ce que propose Hamon sur le nucléaire, j’en tombe de ma chaise! » s’emporte-t-il.

« Il est contre le nucléaire, refuse le stockage des déchets radioactifs. C’est stupide! (…) C’est une énergie qui s’arrêtera un jour, dans dix ans, cent ans ou plus. Avec la technologie actuelle, on estime qu’on aura du nucléaire pendant une dizaine d’années encore. On a déjà fabriqué nos déchets nucléaires. Dire qu’on ne veut pas les stocker est purement idéologique et irréaliste.»

Pour cet admirateur d’Hubert Reeves, les propositions des candidats en matière environnementale n’ont pas déterminé son choix.  « Même si je ne voterais pas pour quelqu’un qui pense que le réchauffement climatique est un truc inventé par les Coréens pour vendre des climatiseurs», plaisante-t-il.

«Les candidats parlent peu de recherche»

De manière générale, il constate l’absence de proposition en matière de recherche dans la campagne. «Seule Le Pen veut augmenter le budget de la recherche de 30%, mais elle n’est pas crédible. Le financement de la recherche fonctionne grâce à des agences privées, qui vont évaluer les projets et donner de l’argent au CNRS, qui va le distribuer aux différents centres d’études. C’est une motivation.»

Fidèle au parti LR «pour une question de valeurs», Ludovic se dit «déçu» par les ennuis judiciaires de Fillon et «dégoûté du traitement médiatique de l’affaire» : «Vouloir se payer le candidat de la droite avant les Présidentielles, je ne trouve pas ça démocratique. Il y a beaucoup de mystère autour de cette affaire.»

Le chercheur conçoit toutefois que l’ancien Premier Ministre soit lâché par certains membres de son parti. «Thierry Solère, je le comprends. Porte-parole, c’est un boulot dégueulasse, on est obligé d’avaler des couleuvres.»

L’air consterné, Ludovic Mathieu se tient désormais debout devant un tableau saturé de chiffres, de flèches et de croix… à l’image, sans doute, de la confusion qui règne dans cette campagne présidentielle.

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