Karine, institutrice dans un quartier difficile : « A chaque fois on y croit ! »


Marine Magnien
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 14/04/2017 PAR Marine Magnien - Etudiant EFJ

En 2015, elle demande sa mutation à Bordeaux, au sein d’un réseau d’éducation prioritaire : « Après quelques années dans les quartiers favorisés de Paris, je me disais que j’avais fait le tour. (…) Il y a un grand écart entre travailler avec des enfants favorisés et ceux qui n’ont pas de livres et ne parlent pas forcément français ».

Jeunesse dorée vs jeunesse défavorisée

 Faire comprendre aux parents que l’école est importante et qu’elle n’est pas une garderie n’est pas toujours évident. « Dans certaines classes, ce sont les élèves qui mettent le réveil et disent à leurs parents ce qu’il faut faire ». Aujourd’hui, elle prépare ses 24 « petits élèves » de moyenne et grande section de maternelle à l’entrée au CP : « Ils débordent d’énergie. Il faut que ça aille vite ! » Karine se compare volontiers à un garçon de café. L’enseignante a conscience de l’importance de sa tâche et décroche rarement : « On se lève le matin, on se sent utile ! » 

 Elle compare l’Education nationale à une « usine à gaz », sans nier certaines de ses réussites. En 2014, Karine a appliqué la réforme des rythmes scolaires : « Sur le papier c’était bien, mais pas dans la pratique ». Les enfants ne font pas la différence entre le temps de travail et le périscolaire. « Ils sont fatigués et décrochent en fin de semaine ».


Un constat commun : le faible niveau des élèves

 A quelques semaines du premier tour, elle est décidée à aller voter : « A chaque fois on y croit ! ». Elle suit de près les propositions en matière d’éducation nationale, notamment en s’informant sur BFM et RTL. « Tous les candidats font le même constat : le faible niveau. » Même si son cœur est à gauche, elle ne sait pas encore pour qui voter le 23 avril.

 Au sein des différents programmes, celui d’Emmanuel Macron lui parle : « Le candidat apporte du dynamisme à la campagne présidentielle ». Son projet d’augmenter le temps pédagogique et de mettre en place des classes restreintes permettrait selon elle d’aider les enfants dont les familles se sentent peu voire pas concernées par la scolarité.

 Elle retient aussi la proposition de François Fillon de rendre l’école obligatoire à partir de 5 ans. Elle trouve enfin le discours de Marine Le Pen empathique envers les enseignants, même si elle n’adhère pas à ses idées. Les yeux dans le vague, cette enseignante et citoyenne investie s’interroge : « Après, est-ce que les promesses des candidats seront tenues ? »

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