L'ÉDITO
par Joël AUBERTVu de Montignac ce tourisme de l’intérieur qui est appelé à se développer
Justement, en ce 16 août, où l'été se conjugue avec le mot douceur, venu jouir sur les bords de Vézère, dans le beau village de Saint-Léon, de quelques un des concerts du Festival du Périgord Noir, dont l'existence depuis trente trois ans est inséparable d'un art de vivre, nous vérifions, cette année encore, et peut être davantage que d'autres, que le tourisme s'épanouit sur ces terres de l'intérieur. De cet intérieur comme on a fini par le distinguer, par opposition au littoral aquitain, de ce pays de cocagne au patrimoine remarquable où la fréquentation impressionne, où l'estivant prend ses aises sur les terrasses des restaurants, fait un détour par l'épicerie où on propose l'achat de « magrets frais », découvre le canoé sur la Vézère et se fait, admiratif, une idée de ce que demain sera Lascaux IV. L'été, ici aussi, sera beau et réussi. Comme il l'est à Bordeaux dont une amie qui n'y avait pas séjourné depuis plusieurs étés nous le confiait ces jours-ci, ébahie par la foule des touristes, étrangers souvent, évidemment attirés par le label destination européenne de l'année 2015 et son classement au patrimoine mondial.
Redisons-le au cœur de l'été comme nous l'écrivions, en février dernier, (ci-dessous) quand la capitale de la Grande Région en devenir bénéficiait de cette reconnaissance européenne, un projet touristique singulier doit naître au bénéfice de l'économie de ces trois régions qui vont bientôt n'en faire plus qu'une.
Autour, et à partir de la capitale qu'elle est et que le nom de Bordeaux, associé à celui d'un très grand vignoble d'appellations, porte partout dans le monde, de vraies chances de bond en avant existent. Servie par une géographie physique dont il n'existe pas beaucoup d'équivalent en Europe, ayant su préserver le littoral, sa façade atlantique, d'une urbanisation massive, disposant du plus grand massif forestier d'Europe et du plus grand estuaire, d'îles aussi belles que fragiles, d'une chaîne de montagne qui ne cède en rien aux Alpes, d'un arrière-pays qui désormais jusqu'aux confins du Massif Central, offre une palette remarquable de paysages, la « Grande Région » a de formidables atouts à faire valoir. Comment ne pas y ajouter la richesse de son patrimoine historique et, bien sûr, dans la vallée de la Vézère, le berceau mondial de la préhistoire... Le centre d'art pariétal qui est en train de naître à Montignac en Dordogne, Lascaux IV, alors que l'exposition itinérante Lascaux III rencontre un succès mondial, est déjà la promesse d'une fréquentation de très grande ampleur. Devrions-nous ignorer l'atout gastronomie ? Ce serait faire injure à une tradition qu'incarnent des figures de la cuisine française, et aux produits de qualité qui font de l'Aquitaine une capitale européenne des AOC, IGP et autres labels.
A ceux qui s'étonneraient de cette manière de catalogue, de dépliant à caractère publicitaire, nous objecterons que le tourisme, et cela est de plus en plus mis en évidence dans un pays qui n'a pas su protéger tout un pan de son industrie, offre une grande chance de relance de l'économie pour la Maison France. Appliqué à la « Grande Région » et plus largement au Grand Sud Ouest, il peut et doit être le moteur d'un développement de qualité, respectueux d'un environnement riche et varié qui, à côté du potentiel d'innovation que l'on voit émerger, avec le numérique en première ligne, offrira une nouvelle donne pour l'emploi, dans les vingt ans à venir.