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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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23/11/2023

Urgence climatique : l’inaudible discours

Les Pays-Bas poussent des pions vers l’extrême-droite. L’Argentine désigne, Javier Milei comme chef d’État armé d’une tronçonneuse, résolument ultralibéral et antisystème. L’épisode Bolsonaro au Brésil, clôt depuis le 1er janvier, laisse d’amers souvenirs. Donald Trump, le promoteur de la construction du mur entre le Mexique et les Etats-Unis, recharge ses batteries pour partir à nouveau à la conquête de l’électorat américain, celui qu’il a incité à prendre le Capitole d’assaut.

Sur tous les continents, des opérations de fragilisation de la démocratie gagnent des batailles au détriment des aspirations sociales et humanistes.

Ces votes conservateurs ne tombent pas du ciel. Ils s’expliquent par des empilements de crises économiques, sociales ou sociétales qui déroulent un tapis rouge à tous ceux qui argumentent autour du « c’était mieux avant ».

Et la France n’est pas épargnée par ce mouvement de fond. Charente, Lot-et-Garonne, Dordogne et Gironde ont des représentants Rassemblement National à l’assemblée depuis deux ans. Six circonscriptions sur vingt-huit. Une pénétration inédite. Au conseil régional aussi, le RN est la seconde force politique.

Le mouvement de balancier entre conservateurs et progressistes rythme la vie des hommes au cours des siècles. On pourrait ne pas s’en formaliser plus que ça, en attendant le retour d’une espérance sociale et solidaire. Sauf qu’il y a une composante inédite, c’est l’état de la planète, la dégradation de l’environnement et la course désespérée contre un risque climatique qui va nous percuter de plein fouet.

Les succès électoraux des discours réactionnaires donnent résolument les clés aux climato-sceptiques. Malgré les 50 années écoulées, depuis la candidature de l’ingénieur agronome, René Dumont à la présidentielle de 1974, la défense de l’environnement et l’écologie politique n’ont cessé de structurer un discours, mettre en perspective des données scientifiques et constater des dérèglements visibles aux yeux de chacun. Pour un résultat quasi inaudible.

Les conférences internationales se succèdent. Les gouvernements nomment des ministres. Les écoliers sont sensibilisés dès le plus jeune âge. Rien à faire : les signaux d’une inversion de l'utilisation outrancière des ressources de la terre tardent à pointer.

D’ici quelques jours, s’ouvrira la COP28 à Dubaï. Les conclusions de chacune de ces réunions sont le plus souvent décevantes au regard de l’inégalité de la capacité des différents pays à agir, notamment les pays pauvres, ceux-là mêmes qui sont les plus exposés aux risques du réchauffement. Cette nouvelle édition se déroule dans un pays qui détient 5 % des réserves mondiales de pétrole et qui, s'il annonce quelques mesures en faveur de la décarbonation, reconnaît qu’il n’a aucune intention de réduire sa production de pétrole et de gaz.

Pas vraiment de quoi rassurer Dame planète.

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