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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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08/09/2010

Un si lourd climat social…

Et cela ne pouvait qu'être minimisé par le pouvoir. Ne nous trompons pas : si en cette rentrée autant de gens, et pas seulement du secteur public, ont défilé, la réforme des retraites n'en est pas l'unique cause.
Ce mouvement et son ampleur sont le reflet de tous les doutes qui habitent la société française. Naturellement, celles et ceux qu'une longue vie de travail ont harassé n'ont pas envie de jouer les prolongations, ne fut-ce que pour deux ans. C'est évidemment ce qui convainc le PS de promettre, imprudemment, qu'il rétablira l'âge légal de la retraite à 60 ans, s'il revient au pouvoir. Mais, au fond, c'est moins la perspective des 62 ans qui a mobilisé autant de monde que la profondeur de la crise économique et sociale qui frappe notre pays.
Le niveau du chômage reste très élevé et l'on ne dit pas assez qu'il résulte d'un sous emploi grave, d'emplois industriels que nous n'avons pas crées, dans des secteurs où, par comparaison, l'Allemagne est présente ce qui explique l'excellence de son commerce extérieur, à la différence du notre, très déficitaire.
Les pères et mères qui vont accéder à la retraite, selon un calendrier qu'ils n'avaient pas imaginé, doivent souvent continuer à assumer la charge de leurs enfants ou petits-enfants sans travail. Et l'on voudrait que cette situation ne pèse pas, lourdement, dans la décision de soutenir des syndicats qui n'obéissent pas, tous, à un élan corporatiste ? A cet égard, la conversion à l'action vigoureuse de François Chérèque, le patron de la CFDT, reprochant au gouvernement de n'avoir rien fait depuis trois mois, a été révélatrice de ladégradation du climat social.
Nicolas Sarkozy répond donc, dès aujourd'hui, à cette mobilisation d'envergure en essayant de monter qu'il a du cœur, que ceux qui ont travaillé dur seront entendus mais on ne sait trop encore comment.
Le climat politique, en cette rentrée, est si mauvais qu'il doit reprendre la main en espérant que le changement de gouvernement à venir lui redonnera de l'oxygène. Entre l'Elysée et les syndicats qui sentent un pays réactif, le vrai bras de fer n'est pas encore vraiment engagé mais il ne faudrait pas grand chose pour qu'il dérape, et, bien au-delà de ce que l'on pouvait encore imaginer au printemps dernier.

Joël Aubert

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