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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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16/05/2022

Un pas en arrière pour la parité

Pascale Got dans le Médoc, Colette Capdevielle, à Bayonne voilà deux exemples de militantes PS implantées sur leurs territoires, élues des collectivités locales, devenues députées avant 2017 et qui renoncent à candidater aux législatives 2022. Elles respectent les accords nationaux de la Nupes, mettant leurs ambitions personnelles au fond de la poche.

Investies sur le terrain, elles ont conquis par le passé un siège de député sous étiquette socialiste, à une période où certes le PS suscitait davantage d’espoirs. Leurs victoires à ces précédents scrutins n’étaient ni faciles ni usurpées. En 2017, elles ont été balayées par la vague En marche. Prises au jeu de la vie démocratique, elles étaient prêtes à repartir à la conquête des urnes législatives en 2022, soutenues par ce qu’il reste des officines locales du PS.

Mais l’accord de la Nupes est passé par là. Elles sont automatiquement exclues de l’investiture puisqu'elles ne sont pas sortantes et leurs circonscriptions sont réservées à des candidats de La France Insoumise. Les voilà marquées au fer rouge pour ne pas avoir été réélues en 2017. Le couperet est sans appel. La règle s’impose.

Certes le score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle lui donne autorité sur la gauche d’autant que les autres composantes n’ont même pas réussi à sauver les meubles. Mais du coup, pour gagner des sièges, la même majorité écarte des candidates impliquées sur le terrain, avec une certaine expérience de la démocratie locale et de la vie parlementaire, bref, avec un parcours politique qui n’est sans doute pas parfait mais qui est riche de ses succès et de ses ratés. 

De plus, un brin de notoriété ne nuit pas pour se faire élire sur son territoire. Les électeurs sont attachés aux idées et aux étiquettes, mais aussi pour une bonne part aux qualités personnelles du candidat, à son engagement local, à ce qu’il a déjà su démontrer. Autant de critères qui semblent perdre aujourd’hui toute valeur.

Après tout, pourquoi pas ? Faire monter de nouvelles personnalités, plus jeunes, plus en phase avec les préoccupations des Français, loin des archaïsmes d’un PS historique et visiblement essoré, ça peut avoir du sens. Il ne reste qu’un mois pour faire campagne, c’est-à-dire se faire connaître et apprécier dans chaque circonscription. Les 360 candidats investis par LFI dans toute la France n’ont pas tous la culture, le propos, l’expérience politique et la ruse d’un Jean-Luc Mélenchon. Puissent-ils au moins tous témoigner d’une vision progressiste de la société, disposés à se bagarrer en faveur de l’environnement, des valeurs sociales ou du féminisme.

Dans le Médoc, ça commence mal : Pascale Got se retire pour laisser un homme porter les couleurs de la Nupes. Un pas en arrière pour la parité.

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