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L'ÉDITO

 par Solène MÉRIC Solène MÉRIC
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31/05/2024

Il faut cultiver notre jardin

Encore juste un peu de patience, le soleil devrait poindre le bout de son nez. Ce printemps triste, gris, traversé d’averses, de ciels bas, de nuages et de bien trop rares rayons de soleil devrait bientôt, au moins pour un temps, quitter le territoire. Au moins les nappes phréatiques auront à nouveau rempli leurs réservoirs, pour ce qui est, égoïstement, de notre région. Si les agriculteurs ont su trouver les bonnes « fenêtres de tir » pour procéder aux semis des cultures d’été, les plantations n’auront au moins pas manquer d’eau pour prendre racines et assurer leur premier développement. Même si la chaleur est à ce moment-là aussi bienvenue… on ne peut jamais tout avoir. Ailleurs, plus à l’Est le constat n’est pas si évident, la sécheresse de certaines nappes reste tristement d’actualité. Preuve que les canicules des deux derniers étés ne se font pas si facilement oublier.

Le retour du « beau temps » en Nouvelle-Aquitaine, c’est un genre de répit, dans une atmosphère pourtant lourde. Une invitation à enfin remettre (vraiment) le nez dehors, à observer mieux la mésange et ses allers-retours vers son nid sous le haut-vent de la grange, à s’approcher pour sentir le parfum des petites et délicates roses anciennes que nous avions jusque-là à peine aperçues, et à croquer dans les premières cerises gentiment apportées par la voisine, pas très optimiste du reste sur la suite de la saison. « Il faut en profiter, il n’y aura peut être pas beaucoup d’autres récoltes ».

Il faut en profiter oui, pour reprendre les chemins buissonniers, replonger aussi dans les projets abandonnés avec le retour de l’hiver, ou répondre, pourquoi pas, à l’invitation des Rendez-vous aux Jardins qui se déroulent partout en France tout au long du week-end. Visites du parc d’un château, déambulations dans les allées d’un jardin à la française taillé au millimètre, (re)découvertes de paysages, de variétés de plantes plus ou moins modelées et choisies par l’homme. A ce jeu, la Nouvelle-Aquitaine ne manque pas de points d'intérêt. Le grand air, la flore et la faune, (espérons-la encore riche) qui la peuple ; qu’elle soit de poils, de plumes, d’antennes ou de carapace. Jardins connus, jardins secrets, publics ou privés, vous aurez le choix ce week-end de vos déambulations. Vous aurez même le choix de passer votre tour.

Saisissons-nous pourtant de cette parenthèse et autorisons-nous un peu de répit dans le mouvement du monde. L’exercice est en réalité difficile, c’est sans doute pourquoi il est indispensable. Envahis sur tous les écrans par les violences du monde, la pause n’est pas, loin de là, l'oubli. Profiter en toute conscience de notre liberté, de nos droits, de notre sécurité, d’une certaine manière de notre confort, c’est encore la meilleure manière de rendre hommage à ceux qui en sont privés ou qui subissent les rages et les folies de bien plus puissants qu’eux. Sans angélisme ni naïveté, nous sommes dans un pays en paix et en liberté, le vote aux élections européennes le 9 juin prochain nous le rappelle, la commémoration des 80 ans de la Libération la veille, aussi.

Ce bouquet de fleurs, enfantin, et aux tiges trop courtes qui résiste depuis quelques jours sur la table de la cuisine, nous y oblige.

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