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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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13/12/2009

Trois mois avant les Régionales la tension monte entre la gauche et le pouvoir.

Des élections qui n'auront jamais autant fait parler d'elles depuis que les lois de décentralisation ont permis l'émergence d'une vraie responsabilité confiée aux élus locaux. Une responsabilité que l'Etat s'apprête à encadrer, de plus en plus, et ceci dans un climat de tension qui va grandissant. En effet, ces régionales pourraient être les dernières du genre puisque en 2014 la réforme territoriale, en cours d'élaboration, remet en question les compétences des collectivités, le mode d'élection des élus, la philosophie même de la décentralisation, alors qu'il y avait mieux à faire en clarifiant compétences et moyens.
Le pouvoir, dans une approche qui se veut économique - diminuer le nombre d'élus, verrouiller les finances locales - cherche, d'abord, à reprendre pleinement en main cette France des régions et des départements qui lui échappe politiquement. Il le fait, d'ailleurs, en s'exposant au maximum comme leprouve le nombre de ministres sommés de monter au front. Ceux-ci, dans leur for intérieur, sont beaucoup moins empressés ; on pense à un Xavier Darcos en Aquitaine ou un Dominique Bussereau en Poitou-Charentes.
L'engagement de Nicolas Sarkozy est tel qu'en faisant de ces élections un véritable test, ce qu'aucun de ces prédécesseurs n'aurait osé faire - sauf De Gaulle mais c'était de Gaulle - il court le risque d'un désaveu massif.
Les régions, aujourd'hui en passe de perdre le peu d'autonomie fiscale dont elles disposaient, sont aux abois ce que le congrès de leur association, l'ARF, à Marseille a souligné. Mais il ne faut pas croire pour autant que les départements se sentent moins menacés; des coupes sombres sont en cours dans la préparation des budgets à venir. On en parle peu mais c'est une réalité qui commence à peser très lourd, touchera notamment la vie associative et culturelle et ne tardera pas à remettre en question nombre d'emplois au sein des collectivités.
Le rendez vous électoral de mars sera dans ce contexte très politisé avec cecôté référendaire qu'Alain Rousset laissait entendre au congrès de Marseille. Il ne faudrait pas croire, en effet, que les Français, seraient indifférents à cette réforme territoriale. Ils commencent à comprendre les enjeux et les raisons, hélas essentiellement politiciennes, qui la motivent. Ils savent, par exemple, que si leurs enfants ont des collèges ou des lycées dignes de ce nom et qu'ils empruntent, maintenant, des routes et des trains de meilleure qualité, ils le doivent d'abord à leurs départements et aux régions qui ont largement supplée un Etat défaillant. 

Joël Aubert

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