Tous Verts!

Tous Verts: l'Umpbien entendu, les socialistes qui comme le suggère Alain Rousset, prenant l'exemple de l'Aquitaine, n'avaient pas attendu le désastre de leur parti pour le devenir et partager le pouvoir au sein des collectivités territoriales, François Bayrou aussi, qui s'est souvenu, mais un peu tard, qu'il avait siégé au parlement européen avec Cohn-Bendit et fera tout,c'est promis, pour l'aider dans son combat anti-Barroso, notre confrère Jacques Julliard éditorialiste au "Nouvel Obs" qui n'en peut plus des divisions des socialistes et a voté vert, les Français eux-mêmes, enfin, qui ont choisi cette éléction qui ne leur disait pas grand chose pour adopter la couleur du printemps.

Comment s'étonner de pareils empressements? En période de crise, il n' ya rien de tel pour se donner le moral que de prendre un grand bol d'air frais, de trouver une Amap pour acheter ses légumes frais en courcircuitant ses fichues grandes surfaces, ou simplement voir ses fraises mûrir sur le balcon. Que nos amis Verts ne voient aucune ironie dans ce propos; juste un clin d'oeil amusé en pensant à tous ces dénonciateurs des Verts qui les croyaient à jamais incapables de s'entendre. En France,le balancier politique peut aller très vite, retourner à son point de départ; le Ps le sait qui après le désastre Jospin de 2002 a gagné deux ans plus tard les Régionales. Mais les boxeurs chevronnés le savent aussi; après un KO sévèreil faut faire une série d'examens de santé sérieux avant de reprendre l'entraînement. Et, là, les socialistes n'ont guère le temps parce que, à partir de septembre, un fort air d'élections régionales va flotter sur la rentrée. Au moins peuvent-ils se dire, les plus lucides du moins, comme Gérard Collomb le maire de Lyon, que les listes et les choix, y compris avec les Verts, doivent se faire sur le terrain et non plus depuis la machine à perdre de la rue de Solférino. Il est d'ailleurs stupéfiant que les barons du PS qui ont acquis une expérience de la gestion dans les collectivités acceptent la ligne d'un parti, toujours jacobin, pour ne pas dire plus, dans sa pratique interne du pouvoir.

Quant aux Verts il leur reste à transformer l'essai et ce ne sera pas si simple: croissance douce ou décroissance? Il faudra bien commencer par s'entendre sur cette question centrale. Mais en période de crise ce pourrait être moins difficile que prévu.

Joël Aubert