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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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10/04/2022

Sauver la démocratie qu’on aime

Au soir du premier tour de la Présidentielle 2022, le parti socialiste pourtant bien ancré en Nouvelle-Aquitaine avec 17 années consécutives à la présidence de la région, n’est plus que l’ombre de lui-même. La droite républicaine qu’incarnait ce dimanche, Valérie Pécresse pointe en cinquième position. De quoi faire sursauter Jacques Chaban-Delmas de là où il se trouve. La carte des communes qui ont placé Marine Le Pen en tête, au premier tour prend une coloration bleu marine beaucoup plus appuyée, dans une région qui n’a pourtant pas un seul député Rassemblement national à l’Assemblée Nationale.

Emmanuel Macron qui est le premier depuis 2017 a avoir fait exploser le bipartisme sur lequel la Ve République avait assis une alternance de bon aloi, peine à prendre le leadership de cet entre-deux-tours. Les écologistes qui avaient transformé l’essai à Bordeaux aux municipales et réussi une percée aux européennes, font un grand pas en arrière.

Mais que se passe-t-il dans nos territoires, notamment les plus ruraux où Marine Le Pen grignote méthodiquement du terrain ? Au point d’arriver en tête en Creuse, en Lot-et-Garonne ou en Dordogne. Emmanuel Macron a pourtant envoyé des signaux à ce monde rural. On pense aux chasseurs ou aux accès à une administration de proximité. Mais ce n’est pas suffisant. Déserts médicaux, appauvrissement de la population, crises du monde agricole, difficultés d’accès à la formation et à l’emploi ou inégalité face aux coûts du carburant : les territoires éloignés des centres de décision ne se sentent pas pris en compte.

La crise des Gilets jaunes s’est achevée sur un malentendu ou plutôt un mal-entendu. Les électeurs font cette fois le choix des urnes plutôt que celui des ronds-points. Mais le mouvement de fond demeure. C’est ce que signifient les scores de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Les actions quotidiennes des maires de toute couleur politique et surtout de bon sens, les politiques économiques développées par les communautés de communes ou d’agglomération, les coûteuses politiques de solidarités confiées aux Départements et les efforts du Conseil régional pour fédérer et animer le territoire élargi depuis la Nouvelle-Aquitaine ne sont donc pas lisibles aux yeux de nos concitoyens.

Ils seraient prêts à signer pour une présidente qui remet en cause les fondements de la République, qui divise les Français et exclut en fonction des origines ou des religions ? Cette terre du Sud-Ouest qui innove tous les jours dans ses fermes, dans ses ateliers, dans ses usines, qui a le cœur qui bat au rythme des solidarités comme en témoigne les nombreuses actions d’accueil en faveur des Ukrainiens, qui conquiert la planète avec son bouillonnant gisement de start-ups, qui protège ses forêts, magnifie ses vignobles et respecte ses élevages, aurait épuisé l’énergie qu’elle sait mettre en œuvre pour le progrès social, l’emploi et le développement de ses territoires ? Il reste deux petites semaines pour tordre le cou à une telle idée, convaincre, dialoguer et débattre pour faire comprendre la réalité de ce qui se vit dans nos communes, loin des caricatures et des effets de surf sur les peurs et les déceptions. Deux semaines pour sauver la République et la démocratie comme nous les aimons.

 

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