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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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10/03/2023

Qui aura la peau de la réforme des retraites ?

Si la France n’est pas à l’arrêt, elle continue de se mobiliser dans les grandes villes comme dans les petites, contre la réforme des retraites avec une constance et une dignité qui forcent le respect. A quelques incidents près, on ne peut reprocher aux manifestants aucun débordement que les chaines d’infos en continu pourraient passer en boucle, faisant croire à la terre entière que la France est à feu et à sang.

Et ce malgré des cortèges toujours très fournis, des blocages d’universités ou de raffineries, des grèves de transports… Autant de configurations où les esprits pourraient s’échauffer, où la force publique pourrait s’exercer sans ménagements. On est loin de l’interminable confusion du mouvement des Gilets jaunes qui cadençaient chaque semaine de scènes pénibles.

En 2023, les organisations syndicales remportent donc, aux points, une manche non négligeable dans les catégories non-violence, unité, et constance. En face, on ne peut pas non plus reprocher au gouvernement un manque de constance. 49.3 à l’Assemblée, blocage du Sénat, négociations réduites à la portion congrue, il rejoue sans l’évoquer la tactique du droit dans ses bottes, comme en son temps Alain Juppé.

La question est de savoir quand et comment ça va finir. Soit la mobilisation dure encore et encore avec le même niveau d’engagement et de non-violence, et le gouvernement ou le Président de la République devront coucher les pouces. Voir le même Alain Juppé et le même sujet des retraites en 1995.

Soit ce sont des oppositions politiques qui auront raison de l’entêtement d’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. La majorité présidentielle faite de composantes et de personnalités très variées issues « en même temps » de la droite et de la gauche, risque de se fissurer. Et si d’aucuns commencent à jouer les francs-tireurs en cherchant à anticiper la présidentielle de 2027, les plus fins stratèges politiques chercheront forcément à capitaliser sur cette immense majorité de mécontents de la réforme. Se souvenir comment le Contrat première embauche de 2006, a été abandonné par Dominique de Villepin, Premier ministre de l’époque, lâché par Jacques Chirac qui préféra pousser Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007.

Feuilleton à suivre.

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