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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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15/07/2012

PSA: l’onde du choc est lourde de symboles

Ouf! Nous voilà rassurés, car la France, en cet été jusqu’ici bien maussade, a d’autres chats à fouetter que de se passionner pour les affres de cette famille recomposée qui, à l’égal de tant d’autres, anonymes, tente de surmonter ses difficultés.

Encore faudrait-il que nous, les journalistes, nous ne nous jetions pas comme des morts de faim sur ces histoires de jaloux et jalouses et les laissions à la presse dite people et à ces choux gras.

L’actualité de cette semaine, ponctuée de la fête nationale, restera, et pas seulement pour quelques jours, mais pour des mois et années, marquée par le choc provoqué par l’annonce des 8.000 suppressions d’emploi à PSA. Certes, on s’attendait à de très mauvaises nouvelles, au demeurant retenues pour cause d’élections… Mais, là ,il s'agit de l'effondrement d’un grand de l’industrie automobile française dont les conséquences iront bien au-delà des usines d’Aulnay ou Rennes, touchant les sous-traitants nombreux qui vivent des commandes passées par le groupe. Comme un symbole de la dégringolade d’un des fleurons de notre industrie dans un secteur qui n’a pas, un seul instant, droit à l’erreur et ne doit avoir aucun état d’âme. L’exemple de Renault, de son alliance réussie avec Nissan, de sa réorientation stratégique et de ses délocalisations en Roumanie, ou récemment au Maroc, est là pour nous montrer que les temps glorieux de la production nationale s’éloignent, chaque jour davantage.

Face à cela que peut faire la gauche au pouvoir ? Une réponse par les mots : « Inacceptable ! » clame François Hollande. Une pétition de principe qui signifie, aujourd’hui comme hier, que le gouvernement devra accompagner ces pertes de milliers d’emplois. Et que l’expression, trop bien connue de « traitement social » sera de nouveau mise à contribution. Un traitement comme une thérapie provisoire mais, sur le fond, c’est l’outil industriel du pays qui continue de se dégrader.

L’impuissance de ce gouvernement, comme celle de son prédécesseur, sera jugée sévèrement par les Français ; songeons à Arcelor Mittal et aux engagements intenables de Nicolas Sarkozy. Le plan d’aide à la filière automobile montrera les limites de l’intervention possible de l’Etat.

C’est le chantier de l’industrie française dans son ensemble qu’il faut, de toute urgence, prendre à bras le corps. Et il ne suffit pas seulement d’installer, comme Arnaud Montebourg vient de le faire, un commissaire au redressement productif dans chaque préfecture ; c’est une mobilisation de tous qui s’impose : Etat, collectivités territoriales et Région en première ligne, Chambres consulaires, entreprises, filières, syndicats, pour jeter les bases d’un renouveau qui nécessitera plus que le temps d’un quinquennat. Des orientations ont été annoncées lors de la campagne électorale, notamment la création d’une Banque Publique d’Investissements pour renforcer l’accès des PME au crédit, l’encouragement à l’épargne populaire dans un pays qui ne la mobilise pas suffisamment, le choix des filières à promouvoir… Il n’y a plus une minute à perdre : ce n’est pas seulement, une fois encore, la crédibilité du politique qui est en question. C’est l’avenir du pays, et cela ne souffre aucun atermoiement.

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