L'ÉDITO
par Joël AUBERTPau: le pari de François Bayrou
Pau qui ne s'était jamais reconnue qu'à travers des maires de droite, s'était donnée à un socialiste, au fils d'une crémière réputée et aimée des Palois. Pendant trente cinq ans, il a gouverné et embelli sa ville avec passion, un grand savoir faire et une autorité qui, au fil du temps, n'échappa pas à la critique. André Labarrère disparu en 2006, il devenait évident que l'élection de 2008 serait, pour les Palois, l'occasion de choisir un maire, investi de la légitimité d'une élection pleine et entière. Le temps en est venu.
Le destin de la seconde ville d'Aquitaine semble d'autant plus curieux à observer qu'il pourrait bien se confondre avec celui d'un homme, François Bayrou. Le troisième "homme" de la présidentielle, rompant avec la pratique politique de Nicolas Sarkozy, entend organiser autour de son mouvement, le Modem, une force alternative capable de le conduire jusqu'à l'Elysée, en cassant ce qu'il reste du clivage droite-gauche. Bayrou, que Labarrère ne manquait pas une occasion de railler "paternellement", pense pouvoir tirer profit d'une conjoncture nationale qui, localement, lui donne des arguments. La division des socialistes, entred'une part le maire qui, après avoir rencontré, en catimini , le président de la République veut pratiquer l'ouverture à droite, d'autre part la députée Lignères-Cassou qui cherche à faire l'union de la gauche, enfin ceux et celles qui, déçus par le PS et le maire actuel, peuvent être tentés par une nouvelle alliance: ce tableau convainc François Bayrou qu'il existe un espace pour entreprendre un rassemblement. Et montrer que ce qui est possible à Pau doit l'être ailleurs dans le pays.
Joël Aubert