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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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10/11/2023

Nuit et brouillard, la série sans dénouement

La guerre en Ukraine s’installe en mode CDI, le Proche-Orient s’enflamme et d’autres conflits plus lointains perdurent, d’autres peuples sont contraints de se défendre contre un oppresseur. La Paix reste un patient trop fragile aux comorbidités nombreuses.

D’une guerre à l’autre, les circonstances évoluent. Au fil des siècles, l’armement performe davantage, les questions de territoires dissimulent des enjeux énergétiques planétaires. Mais la barbarie demeure et les conséquences sur les civils sont aussi révoltantes. Chaque guerre abîme pour plusieurs années, l’avenir d’un peuple et l’espérance d’une jeunesse, qu’elle soit chrétienne, juive, musulmane, agnostique ou athée.

Comme chaque année, ce 11 novembre, de nouvelles gerbes vont être déposées au pied des monuments de nos villages et de nos villes pour se souvenir de ceux qui ont laissé leur vie pour défendre notre Paix. Il faut raconter encore une fois l’engagement de ces hommes et aussi de ces femmes qui sur les lignes arrières, ont fait preuve d’une implication totale pour faire tourner un pays en guerre, comme en témoigne le parcours d’Yseult évoqué en ce moment à Limoges.

S’arrêter quelques instants devant un monument aux morts, c’est remettre en perspective les tragédies subies par chaque peuple persécuté, c’est prendre en compte cette histoire pour que jamais plus.

De nombreux rescapés des camps de déportation ont écumé les collèges et les lycées pour témoigner. Des centaines de classes ont visité les lieux de mémoire de la barbarie nazie. Des sites proches de nous, comme Oradour-sur-Glane marquent avec une force saisissante les esprits contemporains. Mais la méthode n’est pas éprouvée. La nuit et le brouillard guettent toujours.

La génération du baby-boum et des Trente Glorieuses ne pensait pas devoir descendre dans la rue contre l’antisémitisme. Et pourtant nous y voilà. Défendre la liberté de pratiquer sa religion, quelle qu’elle soit, comme pour la liberté de ne pas en avoir, est un impératif. L’ombre des heures les plus dramatiques revient planer au dessus du présent des générations connectées au savoir et à l’histoire. Pour elles et pour les suivantes, il y a urgence à rouvrir le chantier d'édification de nouvelles barrières contre l’intolérance et l’obscurantisme.

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