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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/11/2014

Nicolas Sarkozy: dix ans après, un retour à hauts risques à la tête de l’UMP

Avec Nicolas Sarkozy, c'est bien autre chose. Le retour à la case départ, d'ailleurs moins plébiscitaire qu'il l'avait sûrement imaginé, dans un contexte où il va devoir recoller les morceaux d'un parti éparpillé, s'annonce à hauts risques et fait de compromis multiples. Pointé du doigt pour sa gestion récente scandaleuse, l'UMP doit s'inventer une ligne politique claire, au lieu des promesses intenables de son président. A cet égard, le score remarquable de Bruno Le Maire souligne la fracture idéologique qui existe au sein des militants eux-mêmes. Ceux-ci, au lendemain du succès de l'ancien président, ne sont pas prêts à embarquer sur le croiseur « Sarko » sans clarification. Et, il ne suffira pas, justement, à celui-ci de claironner que pour « sauver » le pays il faut opérer un rassemblement qui aille jusqu'au centre, c'est à dire en y adjoignant quelques membres de l'UDI qui joueraient leur improbable avenir ministériel en pariant sur le succès de « l'ex ». Encore sera-t-il nécessaire de construire un projet alternatif autour d'un socle assez large de choix partagés.

C'est au fond ce qu'entreprend, à sa façon, un Alain Juppé qui s'est peut être fait siffler dans sa ville sous les yeux de Nicolas Sarkozy mais dont on voit bien que la ligne qu'il défend n'est pas du tout la même. Difficile de chasser sur les terres du Front National, avec quelques saillies verbales au gré des meetings, tout en ne déplaisant pas à Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciuscko-Morizet qui, sur les questions de société, sont aux antipodes. L'ancien président, s'il continue de penser que c'est en droitisant son discours qu'il se donnera des chances de l'emporter et qu'il sera toujours temps de faire des risettes à l'électorat centriste, commettra en pire la même erreur qu'en 2012.

Saura-t-il faire autre chose que du Sarkozy de 2007 et donner à penser, que dix ans plus tard, il peut être l'homme de la situation ? Le défi exigerait humilité, travail, silence et rebond à l'heure où, en 2016, devra se jouera le choc des primaires. Le contexte politique, né de deux élections qui s'annoncent pleine d'aléas pour la gauche l'an prochain, les départementales en mars, les régionales en décembre, peut le servir. Mais, si jamais il réussissait le pari de cet extravagant retour, que la gauche devait être absente du second tour de 2017 et que son adversaire s'appelait Marine Le Pen rien ne dit qu'il l'emporterait. A entendre ce que l'on entend, ici et là, de la gauche à la droite républicaine en passant par le centre façon François Bayrou.

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