L'ÉDITO
par Joël AUBERTMes trois raisons d’aller voter, les 6 et 13 décembre
La première, cela va de soi, en ces temps où le pays est si profondément troublé, où chacun commence à prendre conscience qu’il va falloir vivre avec une manière de glaive au-dessus de sa tête, se protéger et refonder le modèle républicain, c’est de prendre nos responsabilités de citoyen. D’aller voter : une démocratie, et ce doit être d’autant plus vrai qu’elle est sauvagement agressée, doit savoir répondre avec les armes du citoyen : le choix qui lui est laissé de ses élus, de ceux qui vont prendre en charge une part importante du destin commun, en l’occurrence l’avenir d’une région dont les compétences renforcées peuvent lui permettre d’aller de l’avant, de poser et résoudre les problèmes de la vie quotidienne.
Le vote qui sera le nôtre, l’engagement que nous allons prendre, contracter, paradoxalement, n’aura peut-être jamais, sans que nous en ayons pris conscience, été aussi décisif pour l’avenir. Et ceci pour une raison qui devrait nous sauter aux yeux. Voici, en effet, que dans l’urgence l’État est contraint de se recentrer sur ses fonctions régaliennes, à commencer par la sécurité des biens et des personnes, la politique étrangère, la défense, les grandes orientations économiques. Un impératif absolu dont nous voyons bien qu’il va être le moteur de l’action politique au plus haut niveau pour les mois et années à venir. Par voie de conséquence le champ de responsabilités que la réforme territoriale a ouvert pour les collectivités décentralisées, le Régions notamment, n’a sans doute jamais été aussi important pour le pays. Nous allons donc avoir besoin d’élus mobilisés, compétents et capables de mettre en œuvre les solutions en faveur de la formation, de l’économie, de l’emploi. Et de le faire sans démagogie avec les respects des citoyens sans souci de boutique.
La troisième raison de cette mobilisation nécessaire tient justement à l’obligation dans laquelle les Régions, et la nôtre en particulier, cette Nouvelle Aquitaine, vont se trouver de relever le défi économique français. Car ne nous y trompons pas : c’est ici, chez nous, dans notre territoire que nous allons réussir la nouvelle donne dont notre pays a plus que jamais besoin. C’est ici que nous continuerons à tirer le fil entre enseignement, formation, université, industrie et emploi ; c’est ici que nous allons faire éclore les start-ups dont tant de jeunes talents inconnus sont déjà porteurs, c’est ici que nous allons poursuivre la mutation de l’agriculture déjà bien amorcée dans ce qui sera demain la première région d’Europe, c’est ici que nous allons mettre en œuvre le plus efficacement la transition énergétique, c’est ici que nous allons accélérer les études et l’expérimentation qui apportent des réponses au défi du réchauffement climatique, c’est ici que nous allons faire de la Forêt et de l’Océan nos laboratoires du futur, c’est ici que nous allons défendre et soutenir la richesse et la diversité de nos langues au cœur d’un grand projet culturel ouvert au tourisme mondial.
Et cela, tout cela, qui participe d’une manière de vivre ensemble, de faire société, de croire en l’humanisme, il nous revient de le décider. Et de laisser à leur cynisme ceux d’en haut qui n’ont toujours prononcé le mot de province qu’avec condescendance