icone plume

L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
12/01/2024

Les vieux n’aiment pas les jeunes et réciproquement

Valéry Giscard d’Estaing, Laurent Fabius, Emmanuel Macron, Gabriel Attal, tous soupçonnés d’un défaut majeur au moment d’accéder à l’Elysée ou à Matignon : leur jeunesse. C’est un débat inusable qui resurgit à chaque fois qu’un « jeune » accède à une fonction pour laquelle il n’est pas supposé avoir encore assez de recul, d’expérience, de sagesse, de savoir, d’autorité que ce soit dans le monde économique, associatif, universitaire, médical ou autre.

En voilà un fameux procès ! Nous connaissons tous des jeunes qui sont déjà vieux dans leur tête et des anciens plus pétillants et énergiques que leurs cadets. Limoge-t-on certains barons des collectivités au seul motif qu’ils sont trop vieux ? Qui peut dire à quel moment l’expérience serait plus essentielle que l’énergie ? Les années qui passent ont ceci d’injuste qu’elles ne laissent pas les mêmes traces sur chacun d’entre nous.

Ce qui importe surtout c’est l’addition des compétences, la cohérence des aspirations et la capacité à réaliser de beaux projets appuyés sur une solide coconstruction. Pour y arriver, on sait depuis longtemps qu’il faut des jeunes et des plus vieux, des cérébraux et des manuels, des risque-tout et des prudents.

A l’usine comme dans les allées du pouvoir, il faut un meneur et surtout un arbitre. Ce n’est pas forcément le plus âgé ou le plus diplômé. C’est bien davantage celui qui sait écouter et choisir, celui qui sait embarquer et respecter.

Et à cela, la date de naissance ne change pas grand-chose. Ce qui fera la différence pour Gabriel Attal, comme pour tous les chefs de n’importe quel groupe, c’est la légitimité. On est légitime aux yeux de son équipe, lorsqu’on a démontré sa capacité à se retrousser les manches, à absorber les difficultés, à accompagner chaque équipier pour qu’il exprime le meilleur de lui-même dans la réalisation de la tâche qui lui est confiée.

Car ce que les Français attendent, bien plus qu’une liste de noms plus ou moins connus et bien plus qu’un état des lieux des susceptibilités froissées des uns ou des autres, c’est un gouvernement qui trouve des solutions, qui invente un monde meilleur et qui respecte davantage tous les oubliés du système.

En voilà une noble tâche à laquelle le nombre des années ne saurait excuser qu’aucun chef de gouvernement de se soustraire.

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents