L'ÉDITO
par Joël AUBERTLes routes de la colère …
Certes, il fallait bien entreprendre quelque chose pour tenter d'arrêter l'hécatombe, repartie à la hausse. Mais dans la précipitation et même l'incohérence, comme si la suppression visuelle de la dissuasion était susceptible d'entraîner une prise de conscience supérieure, le début de la sagesse. Hélas, il est à craindre que ce soit le contraire qui se produise, que l'automobiliste n'étant plus rappelé périodiquement à ses devoirs ne se laisse aller. Et joue son permis à la roulette russe. Ce permis que les automobilistes surveillaient du coin de l'œil en faisant le bilan comptable de leurs points restants jusqu'à ce que nos gouvernants, également par électoralisme, lâchent du lest et permettent une récupération plus rapide. Un pas en arrière deux pas avant, en quelque sorte, et la répression, encore et toujours, comme seule réponse à la violence routière.
La France a cru que les images les plus hard sur le modèle anglo-saxon allaient faire peur à tout le monde. La dissuasion par le sang et les images de mort. Cela n'empêche nullement les jeunes gens de continuer à se tuer, les petits matins de week-end venus, dans des bagnoles surchargées.
Ce pays qui malgré les efforts de la Prévention Routière s'exonère de sa responsabilité civique, par le biais de quelques heures d'enseignement à l'école, doit faire beaucoup plus, entreprendre un grand effort de pédagogie. Sur le thème de l'altérité, du partage, du respect que nous nous devons et pas seulement au volant d'un véhicule, auto ou moto.
Joël Aubert