L'ÉDITO
par Joël AUBERTLe geste des adolescentes de Monein envers les SDF n’a pas fait le buzz mais pourtant..
En tout cas c'est un de ces bonheurs de l'information que nous aimons mettre en exergue, ici, à Aqui en ces jours qui nous font passer d'une année à l'autre. Et qui nous font oublier les digressions sur la couleur du labrador de François Hollande et les allers et retours de la nouvelle municipalité d'Angoulême. Regardons certes le réel, pointons les aberrations mais sachons cultiver l'altérité, la main tendue, la parole salvatrice au lieu et place de l'individualisme, du geste qui désigne, des mots qui catégorisent, comme Geneviève Jacques la présidente de la Cimade le rappelle dans la tribune que nous publions cette semaine...
Notre année nouvelle n'en sera que meilleure, malgré l'adversité et une économie quasiment à l'arrêt. Justement, j'ai choisi de mettre l'accent à l'aube de 2015 sur l'un des drames du chômage dont on parle trop peu, l'explosion du chômage des seniors. Certes, il semble parfois moins nous choquer que celui de beaucoup de ces jeunes, souvent sans perspective et qui doivent vivre chez leurs parents à un âge où nous avions, il y a belle lurette, quitté le port d'attache. N'empêche, à considérer par exemple, les dernières statistiques d'Aquitaine connues, fin novembre, il y avait 11,8 % de demandeurs d'emploi de plus que l'an passé parmi les seniors de plus de 50 ans ; 20 434 hommes et 20 898 femmes sans activité aucune et dont la durée d'inscription au chômage est la plus longue. Beaucoup n'en sortiront d'ailleurs pas. A un moment où la question de l'âge de la retraite refait surface où il semble inéluctable qu'il faille le différer la montée de ce chômage représente un double défi. Humain d'abord parce que des hommes et des femmes, encore jeunes, sont relégués dans un statut d'assisté -quand ils peuvent l'être- qui est plus proche de l'humiliation que de l'encouragement à ne pas renoncer. Economique ensuite parce qu'une classe d'âge qui devrait disposer d'un pouvoir d'achat significatif est amputée de beaucoup de ses membres .
Le contrat de génération, mis en avant par François Hollande, lors de la campagne de 2012 liant l'embauche d'un jeune et d'un senior n'a pas atteint les objectifs espérés ce qui a conduit le gouvernement à doubler la prime proposée aux entreprises. L'idée avait paru séduisante ; elle a permis des réussites mais pas à l'échelle imaginée. Il y a donc urgence à remettre en chantier un projet creusant toutes les pistes de solution, au niveau des entreprises, de l'économie sociale et solidaire, mais aussi facilitant la reprise d'activité de manière autonome à partir des compétences acquises et de formations spécifiques.