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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/05/2010

Le chômage, ce « drame social » au coeur du 1° mai

La crise est là, plus que jamais, malgré les discours ; elle s'approfondit même dans ce qu'elle a de plus grave: la montée qui semble inexorable du chômage. L'Aquitaine a vu, par exemple, le nombre des demandeurs d‘emploi augmenter de 12,8% en un an, un chiffre supérieur de 3 % à l'évolution nationale.
Rien d'étonnant à ce qu'à Bordeaux le 1° mai ait rassemblé un nombre de manifestants parmi les plus élevés de province. La région vit à l'heure de ce qu'il faut bien appeler un « drame social » comme nous le confiait Muguette, ce 1° mai à Hagetmau où la pluie n'avait pas dissuadé le pays de se rassembler. Ne fût ce qu'en hommage aux licenciés de Capdevielle, ce fleuron de l'industrie de la chaise, dont la liquidation judiciaire sonne le glas d'un équilibre social, pendant longtemps exemplaire en Chalosse et bien au-delà. Car on venait de loin en Cap de Gascogne pour découvrir la force d'une implantation née de l'esprit d'entreprise locale. Les stratégies financières et la pression des distributeurs ont eu raison d'une entreprise qui employait, ces derniers jours encore, quelques cinq cents personnes.
Les licenciés de Capdevielle sont désormais seuls et dans la plus grande incertitude, au point que le président du Conseil général interpelle le préfet pour s'étonner qu'aucun soutien, d'abord psychologique, ne leur soit apporté.
Pour prendre la mesure de l'importance dévastatrice de ce chômage, il faut comprendre qu'il n'est susceptible d'aucune inversion rapide. C'est le tissu économique du pays qui se défait, se détricote au fil des fermetures d'entreprises dont la contribution à la vie d'un pays, à ses activités artisanales et commerciales, est souvent décisive. Et c'est d'autant plus vrai dans une région comme l'Aquitaine où la crise, parallèlement, affectenombre de filières agricoles et agro-alimentaires, fortes pourvoyeuses d'emplois. Les efforts entrepris pour susciter et développer l'innovation, avec l'espoir de créer les conditions d'une renaissance de l'industrie, ne produiront leur effet que progressivement. Et, si les grands donneurs d'ordre du secteur aéronautique et spatial continuent de jouer un rôle important, d'autres sont menacés de disparition, sans que l'on perçoive vraiment les chances de mutations réussies vers d'autres activités.
C'est donc bien, ici et là, un « drame social » qui se joue au cœur d'une société sans réponse.

Joël Aubert

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